La France s’est engagée depuis vendredi soir dans une intervention militaire au Nord-Mali contre les islamistes, notamment affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), pour les déloger de ce territoire qu’ils occupent depuis presque dix mois maintenant. Les premiers raids de l’armée française ont déjà permis de reconquérir la ville de Konna, située à 600 km de Bamako, la capitale du Mali. Les aviations françaises ont intensifié cette nuit leurs frappes contre les bastions islamistes : Kidal, Gao et Tombouctou, les trois régions administratives du Nord-Mali. Alors que la France a conseillé à ses 6000 ressortissants résidant au Mali dont la présence n’est pas essentielle de quitter le pays, les Français expatriés contactés par Afrik.com préfèrent rester sur place, rassurés par l’intervention militaire française et l’hospitalité des Maliens. Réactions.
Les Français préfèrent rester à Bamako. François Hollande a engagé, vendredi soir, la France dans une guerre contre les groupes islamistes, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), qui occupent depuis presque dix mois maintenant le Nord-Mali. Alors que la guerre fait rage entre l’armée française, qui bombarde les bastions islamistes de Kidal, Gao et Tombouctou, les Français expatriés de Bamako, la capitale malienne, interrogés par Afrik.com ont préféré rester au Mali. Ce, malgré les recommandations du ministère français des Affaires étrangères.
« Je me sens pas du tout en danger à Bamako ! »
« Je me suis jamais sentie en danger ici. J’ai confiance en mon pays, aux gens qui m’entourent et aux Maliens. J’ai jamais eu des problèmes ici à Bamako », témoigne Joëlle qui est née dans la capitale malienne et y vit depuis 42 ans. « Je me sens pas du tout en danger à Bamako ! », s’exclame-t-elle. Avant de nuancer son propos : « Si par exemple, les écoles ferment ça me poserait un problème comme j’ai des enfants. Ou, alors, s’il y a un problème économique, ou un soulèvement à Bamako, ce qui n’est pas encore le cas », ajoute-t-elle. « A Bamako, on est bien informés et j’ai confiance en l’armée française », conclut-elle.
« Je ne compte pas du tout partir, retourner en France »
Une autre Française, elle-aussi résidant dans la capitale malienne, est très rassurée de l’intervention militaire française au Nord-Mali. « Nous sommes très soulagés de ce qui se passe depuis vendredi. Mais, Bamako reste une ville calme », déclare à Afrik.com cette femme qui vit depuis huit ans à Bamako. « Tout se passe plutôt bien, poursuit-elle, la vie quotidienne est normale même si le contexte est difficile, souligne-t-elle » Et d’indiquer sa volonté de rester au Mali malgré les frappes aériennes lancées contre les jihadistes : « Je ne compte pas du tout partir, retourner en France ». Vous avez quand même pris vos précautions et autres dispositions en cas d’urgence ? « A part les Français en mission, très peu de Français vont rentrer en France. La plupart d’entre-eux sont très engagés dans la vie malienne. Ils sont comme les Maliens, ils sont très impliqués », nous raconte cette française expatriée à Bamako. « On s’était préparés à être vigilants à la suite du coup d’Etat du 22 mars (renversant le présidant Amadou Toumani Touré), comme vous à Paris vous l’êtes maintenant avec le plan Vigipirate », nous fait-elle part. Que pensez-vous de l’intervention militaire française ? « C’est très responsable, car ce qui se passe au Nord c’est un problème pour le Monde entier et non un problème malien. C’était urgent d’agir », répond-t-elle.
« Pas question de retourner en France. Il faudrait que les islamistes arrivent à Bamako et nous prennent en otages »
Pas d’inquiétude non plus, du côté de Coralie Monneret. « Malgré les messages de l’ambassade limitant les déplacements (à Bamako) au stricte nécessaire, tout se passe très bien. On est pas du tout dans le climat de terreur. On ressent de la part du peuple malien, une sorte de protection. Aucune peur à ce niveau là », assure à Afrik.com cette Française qui habite depuis deux ans dans la capitale malienne, venue rejoindre son père qui a monté sa société il y a quinze ans dans cette ville. Et de préciser : « Nos amis maliens nous téléphonent pour prendre de nos nouvelles. On a aucune raison de s’inquiéter. Il est donc pas question de retourner en France. Il faudrait que les islamistes arrivent à Bamako et nous prennent en otages ».
La France a appelé, vendredi soir, les ressortissants français dont la présence n’est pas essentielle à quitter le Mali dans les plus brefs délais. Pour l’heure, on n’assiste pas à une vague de retours. Comme ont témoigné les expatriés français joints par Afrik.com, la situation est calme à Bamako. Les islamistes menacent, en outre, de frapper au cœur de la France.