Les populations noires et les arabes de la ville de Kidal ne se sentent plus en sécurité dans cette localité, qui échappe au contrôle des soldats de Bamako. Ce week-end plusieurs témoignages font état de pillages et arrestations des hommes à la peau noire. Des personnes considérées par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) comme des espions à la solde des autorités de Bamako.
(De notre correspondant)
C’est la psychose à Kidal. Les populations noires notamment les Songhaï et les Arabes vivent dans la crainte et la peur. Depuis ce week-end, elles restent terrer à la maison. Et pour cause, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui règnent en maitre absolu sur cette localité du Nord-Mali depuis l’opération Serval, s’en prend à ces populations considérés par le groupe de Touaregs comme des espions à la solde des autorités de Bamako. Selon le porte-parole du MNLA, Mossa Ag Attaher, interrogé par RFI, les personnes arrêtées sont des espions à la solde de Bamako. Parmi eux, il y aurait un capitaine de l’armée malienne affirme-t-il.
A Bamako, les autorités n’ont pas réagi à cette chasse aux Noirs qui se déroule actuellement dans la capital de l’Adrar des Ifogas. Mais plusieurs témoignages recueillis par la télévision nationale ORTM font état de pillages et d’exactions. Le Mouvement indépendatiste est accusé de s’en prendre aux populations noirs notamment les Songhaï ainsi qu’aux commerçants arabes. Ainsi, à en croire Badi Ould Cheick, président des jeunes de la commune de Tarkint, interrogé par la télévision nationale, les soldats du MNLA viennent dans les campements où vivent les Arabes pour s’attaquer à eux.
La détérioration de la situation à Kidal intervient au moment où, les groupes armés touaregs à savoir le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), ont la semaine dernière à Ouagadougou, au Burkina Faso, écarté toute présence de l’armée malienne à Kidal. Ils posent, par ailleurs, comme conditions à toute négociation avec le gouvernement malien, le retrait des militaires maliens d’autres zones du Nord où la future force onusienne, la Minusma, devrait prendre la relève.