La présidente de l’Organisation panafricaine de lutte contre le SIDA (OPALS), Mme Nadia Bezad, a indiqué, mercredi à Rabat, que le SIDA connaît une évolution « dramatique » au Maroc.
En août 2005, quelque 1.719 cas de SIDA ont été déclarés au
Maroc, alors que 16.000 personnes sont porteuses du virus, a fait remarquer Mme Bezad.
« Il y a une tendance à l’accroissement du nombre d’infection à VIH », a-t-elle souligné précisant que le mode de transmission dominant reste dans plus de 70% des cas la voie hétérosexuelle.
« L’ignorance, la non-utilisation de préservatifs et bien d’autres facteurs sont à l’origine de l’évolution de cette maladie au Maroc avec comme principale cible les jeunes », a-t-elle affirmé, ajoutant que: « les femmes sont de plus en plus touchées pour des raisons biologiques, socio-économiques et juridiques ».
Un traitement à 80 euros par mois
Abordant la question du traitement, Mme Bezad a souligné la
nécessité d’établir une stratégie globale qui porte notamment sur « l’accès au traitement anti-retroviral » et « le soutien psychologique », en plus du volet social.
Elle a rappelé que le nombre de personnes sous traitement au
Maroc est estimé à 700 patients, avant de préciser que la prise en charge des malades est assurée par les organismes des mutuelles pour les personnes ayant une couverture médicale et par le ministère de la Santé pour celles qui n’en bénéficient pas.
Le traitement avec les médicaments anti-retroviraux, qui coûtait auparavant environ 1.000 euros par mois, est passé à 80 euros par mois et par patient, grâce au développement des génériques et au soutien des ONG.
Créée en 1994, l’OPALS mène son action suivant une stratégie
globale comprenant trois volets essentiels, à savoir la
prévention, l’action communautaire et la prise en charge médicale et psychosociale des personnes atteintes des Infections sexuellement transmissibles et du SIDA.