Insoluble question du Sahara occidental. Le Maroc fêtait hier les vingt-cinq ans de la Marche verte, par laquelle 350 000 sujets d’Hassan II arrivèrent au Sud en vue de parachever, selon la conviction à peu près unanime des Marocains, l’unité territoriale du royaume.
Vingt-cinq ans après, la question reste pendante de la souveraineté de ce vaste territoire. Le Front Polisario, après quatre ans d’une guerre sporadique entre 1976 et 1980, a entamé la voie diplomatique mais n’a jamais renoncé à gouverner une terre qu’il juge sienne : la terre des Sahraouis.
Du côté marocain, on n’imagine pas un seul instant d’abandonner « nos provinces du Sahara », revendiquées contre l’Espagne pendant toute la période où ce pays les avaient colonisées.
Le discours peut bien ne pas varier d’un côté ou de l’autre. Face à l’impuissance chronique de l’ONU à organiser un référendum depuis dix ans, les deux adversaires, au moins, se parlent à nouveau. C’était le cas à Berlin en septembre dernier. Mais pour se dire quoi ? Là où le Polisario entend « résolution du différend par les urnes », les Marocains n’envisagent que la perspective d’un « référendum confirmatif » – comme on le lisait hier sous la plume de l’éditorialiste du Matin. Autant dire un plébiscite, qui peut-être confirmerait la souveraineté marocaine.
Après tout, quoi de plus sain que de demander leur avis aux populations concernées, celles qui vivent sur place ? Mais comment organiser le référendum sans être d’accord sur les conditions à remplir pour être électeur ? Qui sont les Sahraouis ? Ceux qui habitent le Sahara-Occidental ? « Non », répond le Polisario, qui veut réserver le vote aux habitants présents avant la Marche verte. « Non », répond aussi le royaume, qui entend faire voter les Sahariens d’après 1975.
Si cela n’est pas un problème insoluble… pour une fois, on en pardonnerait sa faiblesse à l’ONU.