C’est sur une plage à Marbella qu’Amine a fait ses premiers pas dans la mode. Le jeune homme fait partie des rares mannequins marocains. Pourtant, le métier commence à faire des émules chez les jeunes du pays.
Du haut de ses 1,85 m et de ses 75 kg, Amine Aboukacem rêve, projette et planifie. C’est sur une plage à Marbella, en Espagne, qu’il a été sollicité pour participer à un défilé de mode. Premiers pas sur un podium. Premiers pas dans l’univers de la mode. Arrivé troisième au défilé intitulé « Guapo » ( » beau » en espagnol), ce sont les prémices d’une carrière de mannequinat qu’il commence à entrevoir.
Agé de 21 ans, Amine est le plus jeune de sa famille. Il a suivi un cursus d’études des plus normaux et pratique depuis l’enfance des sports comme l’équitation. De retour au Maroc, Amine rencontre Emael Duque, styliste, photographe et organisatrice de défilés. L’artiste belge le prend sous son aile. Ensemble, ils font des photos, des séances de poses et des défilés. Amine entame véritablement sa carrière lors des cours donnés par Emael. Ceux-ci ne sont pas exclusifs à Amine. Plusieurs jeunes « apprentis mannequins » en bénéficient. La bienveillance d’Emael est d’autant plus appréciée qu’au Maroc, il n’existe aucune formation pour mannequins, qu’ils soient féminins ou masculins.
Presse spécialisée
Pour autant, ce métier commence à être bien perçu dans le pays. La société n’y voit plus, comme c’était le cas il y a quelques années encore, « une profession de moeurs légères ». Dans tout le Maroc, il existerait seize modèles qui défilent pour tous les genres de vêtements. Dernièrement, l’annonce et la sortie de magazines masculins représentent un brin d’espoir pour ces jeunes talents. Le développement de la presse spécialisée constitue un outil de promotion du métier et rejaillira sur son épanouissement.
Pour le moment, le mannequinat échappe à toute réglementation. Pour y accéder, un book (un album de photos de l’intéressé) est le premier outil de travail. Ce dernier est déposé dans les rédactions des différents magazines contenant des pages mode, chez les stylistes, les organisateurs de défilés et les agences de casting. Ces jeunes talents travaillent pour une moyenne de 2 000 dirhams le défilé. En cas de refus ou de prétentions plus importantes, le choix peut très bien se porter sur une autre personne. Cette dernière n’est pas forcément professionnelle, pour un prix moindre et parfois même gratuitement.
Séances photos contre défilés
Les séances photos sont généralement plus reposantes que les défilés et sont très appréciées. Demandant moins d’efforts, elles permettent une rémunération correcte. Amine Aboukacem s’est essayé dernièrement à l’organisation de plusieurs défilés. Le dernier en date est celui d’Asalah à Marrakech, qui a vu le passage des collections de stylistes comme Nabil Dahani ou Emael Duque…
Un constat s’impose : le mannequinat est en train de prendre de plus en plus d’importance auprès de nos jeunes. Des espoirs marocains qui n’ont rien à envier aux professionnels espagnols, italiens ou américains. Une organisation de la discipline sera la meilleure aide à leur procurer.
Houda Benbouya