Etre étudiant africain en France : pour Habib, la galère, c’est un passage obligé


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Habib Louirane se sent plutôt bien en France. Cet étudiant marocain de 30 ans, issu d’une famille modeste, vit dans l’Hexagone depuis 2001. Quand il est arrivé, il avait déjà 24 ans et la maturité nécessaire pour affronter les difficultés que rencontrent les étudiants étrangers. Il savait à quoi s’attendre et était plein d’ambitions. C’est dans cet état d’esprit qu’il a traversé les premiers temps, les plus délicats. Il termine aujourd’hui son doctorat de géographie. Pour Afrik.com, qui présente cette semaine une série de témoignages d’étudiants originaires du continent africain vivant en France, il revient sur son parcours depuis la traversée de la Méditerranée.

Pour les étudiants étrangers, la France est une terre bénie. C’est une destination qui inspire le rêve et suscite toutes sortes de fantasmes. Cependant, une fois faits les premiers pas sur le sol froid de l’Hexagone, une fois passé l’émerveillement des premiers jours, c’est une tout autre réalité qui s’offre à eux. Une histoire de papiers, de droits, de travail, d’argent, parfois même d’hostilité, de racisme… mais aussi, d’enrichissement, de rencontres, d’expériences heureuses. Habib nous raconte son histoire bleu blanc rouge… Pas toujours si rose.

J’étais à la fac d’Agadir en maitrise de géographie. Comme l’université de Nancy et celle d’Agadir avaient des accords de coopération, un professeur de Nancy, Mr André Embert, est venu en 2001 au Maroc pour mener des entretiens et offrir la possibilité à plusieurs étudiants marocains de venir étudier en France. Ma candidature a été retenue et j’ai débarqué sur le campus Nancéen.

Pas toujours facile

Au début, c’était dur, je n’avais pas de chambre. J’ai du squatter chez un compatriote marocain pendant deux semaine avant d’avoir ma propre chambre universitaire. Comme pour tous les étudiants, ce sont surtout les premières années qui sont difficiles. J’ai du très vite travailler. Dans un premier temps, j’ai trouvé un petit job au restaurant universitaire, deux heures par semaines, ce qui me faisait, pendant un an et demi un budget de 250 euros par mois.

Heureusement, mon père qui est agriculteur au Maroc avait un peu d’économie, il puisait dedans et m’envoyait un peu d’argent pour que je puisse tenir. Ensuite j’ai trouvé un boulot à mi-temps dans un restaurant, 18 heures par semaine. Je me débrouillais avec environ 500 euros par mois.

Je suis en doctorat depuis 2004, et je bosse toujours. Même si ce n’est pas évident de travailler et d’étudier en même temps. Je n’ai pas eu de problème majeur avec l’administration.

Le coup du destin

Depuis un an, je suis marié. Alors je continue de travailler et je me concentre sur ma thèse. Je suis bien ici avec ma femme. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, mais je ne prévois pas de rentrer au Maroc pour le moment.

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