Se remémorant les souvenirs de la crise post-électorale qui a fait près de 3000 morts, des milliers d’étrangers et d’Ivoiriens ont lancé, en Côte d’Ivoire, un appel pour la paix en direction de la présidentielle de 2020 qui s’annonce tendue.
Ils étaient deux à trois mille étrangers et Ivoiriens à se rassembler, samedi 2 novembre 2019, à Gagnoa, au centre-sud de la Côte d’Ivoire, où vivent beaucoup de personnes originaires d’Afrique de l’Ouest. Les raisons de cette rencontre : « un meeting pour la paix », à un an de l’élection présidentielle de 2020 qui s’annonce tendue, et qui intervient près de 10 ans après la crise post-électorale qui avait fait 3 000 morts.
Pour les initiateurs de ce rassemblement tenu dans le calme, le but est de demander à la forte communauté ouest-africaine en Côte d’Ivoire de ne pas se laisser instrumentaliser par les politiciens lors de l’élection 2020. « Si tu es un ressortissant CEDEAO (Communaute économique de Etats de l’Afrique de l’Ouest), ne te mêles pas de la politique ivoirienne, cela peut éviter beaucoup d’ennuis ! ». C’est ce qu’a déclaré l’Ivoiro-Burkinabè Emile Kima.
Pour Emile Kima, « la Côte d’Ivoire est une plaque tournante de la sous-région et nous allons vers les élections de 2020 et cela fait peur aux ressortissants des pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (…) En 2009, 2010, 2011, on a pensé que les Maliens, Burkinabè… étaient pour Pierre ou pour Paul, il y a eu beaucoup d’exactions. C’est ce que nous voulons éviter », alerte-t-il.
Les organisateurs du meeting de Gagnoa ont promis de parcourir de nombreuses villes ivoiriennes pour faire entendre leur message allant dans le sens de prôner la paix en Côte d’Ivoire. Qui compte 25 millions d’habitants, dont plus de six millions d’étrangers, surtout des Ouest-Africains.