L’opposant historique Etienne Tshisekedi s’est autoproclamé dimanche président de la République démocratique du Congo (RDC). Alors que la victoire de son rival Joseph Kabila a été officiellement confirmée le 16 décembre par la Cour suprême de justice, il a annoncé son intention de prêter serment vendredi prochain.
Etienne Tshisekedi ne capitule pas. L’unique président de la République démocratique du Congo (RDC), c’est lui. Le chef de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UPDS) en est convaincu. Il s’est autoproclamé président dimanche. Bien que la victoire de Joseph Kabila à la présidentielle du 28 novembre ait été confirmée par la Cour suprême de justice le 16 décembre, il prêtera serment vendredi prochain devant le peuple au Stade des Martyrs, à Kinshasa, a-t-il annoncé. « Tirant les leçons de la démocratie pour laquelle nous nous sommes battus 30 ans durant, c’est-à-dire le respect de la volonté du peuple souverain, je me suis considéré depuis lors comme président élu par le peuple congolais de la République démocratique du Congo », a déclaré l’opposant à l’extérieur de sa résidence, où quelques 200 militants scandaient « Tshisekedi président ! ».
« Je suis président élu par le peuple congolais de la République démocratique du Congo »
Ce n’est pas la première fois que l’opposant historique s’autoproclame président. Il n’a jamais accepté les résultats publiés le 9 décembre par la Commission nationale indépendante (CENI), qui ont donné une large victoire au président Kabila avec 49% des voix, alors que lui arrivaient en seconde position avec 33% des suffrages. Etienne Tshisekedi a annoncé le même jour que c’est lui le véritable chef d’Etat de la RDC et que « les résultats diffusés par la CENI ne représentaient pas la réalité des urnes ». Multipliant les provocations, son directeur de cabinet, Albert Moleka, a immédiatement donné le ton, lançant un « bienvenue à la présidence de la République » aux journalistes et aux dizaines de partisans réunis dans le jardin de la villa du leader de l’UPDS. Etienne Tshisekedi a d’ailleurs appelé le peuple congolais à « protéger sa victoire à travers des marches pacifiques » mercredi 15 décembre.
De son côté, le parti au pouvoir a qualifié le discours du chef de l’UPDS d’une « énième vaste blague », a indiqué d’Aubin Minaku, secrétaire général de la majorité présidentielle. Selon lui, « il est en train d’exercer une réelle rébellion contre les institutions de la république établies ». Malgré les multiples critiques du pouvoir à son encontre, l’opposant historique âgé de 79 ans semble bien décidé à diriger la RDC. Pas plus tard que samedi, les membres de son parti ont appelé leurs militants à manifester pour dénoncer des fraudes dans le scrutin. Mais le candidat malheureux a précisé qu’il n’avait « pas besoin » d’appeler le peuple à manifester. Il a en revanche demandé aux Congolais « de garder leur calme et leur sérénité (…) et de créer un climat de confiance dont les investisseurs ont besoin ». Des propos qui montrent qu’Etienne Tshisekedi ne compte pas en rester là.
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