Le gouvernement éthiopien a annoncé, mardi, la condamnation d’un journaliste à trois ans de prison pour diffamation et incitation à la violence.
Le journaliste Temesghen Desalegn a été condamné, lundi, à trois ans de prison, a annoncé, mardi, le gouvernement éthiopien. Il a été reconnu coupable de diffamation et d’incitation à la violence, mais a toujours nié les charges retenues contre lui. L’accusation reprochait essentiellement au journaliste des éditoriaux écrits en 2012 pour le magazine Feteh, fermé depuis, selon le Comité de protection des journalistes (CPJ), qui ne donne pas plus de détails. « Tout ce qu’il a fait via son journal a été présenté devant le tribunal, et le tribunal a interprété les preuves », a commenté le porte-parole du gouvernement, Redwan Hussein, interrogé par l’AFP.
Les groupes de défense des droits de l’Homme accusent régulièrement l’Ethiopie de monter de toutes pièces des dossiers à charge contre des dissidents ou de simples voix critiques envers sa politique. Ils accusent aussi régulièrement Addis Abeba d’utiliser sa législation antiterroriste pour étouffer toute opposition. A ce jour, selon le CPJ, basé aux Etats-Unis, au moins 17 journalistes sont derrière les barreaux en Ethiopie. Ce chiffre est le plus élevé du continent, après l’Érythrée, qui compte le plus de journalistes emprisonnés du continent.
Le CPJ a dénoncé la décision de justice contre le journaliste Temesghen Desalegn. « A chaque fois qu’elle emprisonne un journaliste, l’Ethiopie prend une mesure de plus contre la liberté de la presse et la société démocratique », a estimé Tom Rhodes, du CPJ, dans un communiqué. « Nous demandons aux autorités éthiopiennes d’annuler en appel la condamnation de M. Temesghen et de le libérer, ainsi que tous les autres journalistes emprisonnés pour avoir fait leur travail », a-t-il ajouté.