Une cargaison de nourritures destinée au Tigré est bloquée en région Afar. Le gouvernement éthiopien et les rebelles du TPLF se rejettent la responsabilité du blocage de l’aide, au grand dam de la population tigréenne qui a pourtant besoin de cette assistance.
Ce sont 27 camions du Programme alimentaire mondial (PAM) chargés de 800 tonnes de nourritures destinées aux populations du Tigré, et partis de la région Afar depuis dimanche, qui sont bloqués dans leur progression sur la seule route terrestre encore fonctionnelle menant à Mekeke, la capitale de la province rebelle. Jusqu’à ce mardi, le convoi n’a pas pu quitter le checkpoint situé dans la localité de Serdo, et deux responsables humanitaires, se confiant à l’AFP, ont déclaré ne pas savoir si le voyage pourra se poursuivre.
Pour le gouvernement éthiopien dont le porte-parole, Legesse Tulu, s’est exprimé ce lundi, le TPLF est responsable du blocage du convoi humanitaire. Selon lui, la principale artère a été coupée pour l’aide humanitaire après l’attaque de plusieurs localités parmi lesquelles la ville d’Abala située à la frontière entre les régions Afar et Tigré. Ces attaques auraient entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes en trois jours, dans cette zone où il n’y a même pas de « de forces de défense gouvernementales », a ajouté le porte-parole.
De son côté, le TPLF assure que les affrontements dans la zone indiquée ne sont que les conséquences des actes de provocation des forces gouvernementales. Pendant que l’aide humanitaire est bloquée, la population tigréenne est au bord de la famine. Selon l’AFP, des cas de décès dus à la famine ont été répertoriés au Tigré, en septembre et en novembre derniers. Les anciennes autorités tigréennes en guerre avec le régime d’Addis-Abeba ont avancé le chiffre de près 200 enfants qui seraient morts de faim dans les hôpitaux de leur région.
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