Un groupe religieux éthiopien a annoncé jeudi son intention d’organiser une manifestation anti-gays le 26 avril prochain à Addis Abeba, afin de protester contre des « activités homosexuelles qui ont atteint un stade alarmant dans le pays».
Après l’adoption récente de législations anti-gays par l’Ouganda et le Nigeria, l’Ethiopie se mobilise à son tour. Une association de jeunesse proche du pouvoir et de l’Eglise orthodoxe, a annoncé jeudi organiser une grande manifestation le 26 avril prochain sous le slogan « Gardons la culture étrangère et l’homosexualité à distance ».
Le rassemblement, organisé conjointement avec le Forum de la jeunesse d’Addis Abeba, entend mobiliser autour d’un projet de loi gouvernemental qui propose d’exclure les auteurs d’actes « contre nature » des pardons présidentiels. « Le pays a vu une augmentation des activités homosexuelles et cela a atteint un stade alarmant », expliquait jeudi le chef de l’association chrétienne, Dereje Negash, à l’AFP. Cette manifestation sera le premier rassemblement de masse contre les droits des homosexuels dans ce pays conservateur de la Corne de l’Afrique. Les organisateurs espèrent réunir 200 000 personnes.
Si le rassemblement a d’ores et déjà eu le feu vert des autorités, le gouvernement éthiopien insiste cependant sur son « indifférence » vis-à-vis de celui-ci, arguant le fait que tous les groupes ont le droit à la liberté d’expression. « Nous ne sommes ni pour ni contre le rassemblement, nous voyons juste qu’il existe un droit de manifestation », se justifiait ainsi le ministre de l’Information éthiopien, Redwan Hussein, auprès de l’AFP.
L’Ethiopie est composée d’une société profondément religieuse, avec plus de 60% de la population chrétienne orthodoxe pratiquante. L’homosexualité y est déjà illégale, et les rapports, mêmes consentis, entre deux personnes du même sexe, sont punissables d’une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison. En 2007, une étude de l’institut Pew avait par ailleurs estimé à 97% le nombre d’Ethiopiens rejetant l’homosexualité.