Près de 870 personnes sont mortes suite aux inondations qui frappent l’Ethiopie depuis le début du mois. Alors que celles-ci concernaient essentiellement l’est du pays, voilà une semaine, les rivières menacent désormais de déborder de toute part. L’administrateur de la région sud, la plus touchée, en appelle à l’aide internationale.
La pluie n’en finit pas de tomber sur l’Ethiopie. Le 6 août dernier, le fleuve Dachatu est sorti de son lit, à Dire Dawa, une ville située 500 kilomètres à l’est d’Adis Abeba, faisant près de 250 morts, autant de disparus et provoquant le déplacement de 6 000 personnes. Alors que le gouvernement commençait juste à se féliciter de la rapidité avec laquelle 10 000 personnes y ont reçu de l’aide alimentaire pour une durée d’un mois, c’est désormais tout le pays qui est frappé. Partout, des rivières en crue menacent de déborder, lorsqu’elles ne l’ont pas déjà fait. La région la plus touchée est celle d’Omo, dans le sud-ouest, qui a comptabilisé 364 morts, selon l’inspecteur de police Daniel Gezahenge, interrogé par l’AFP. Celui-ci précise que seuls les morts dont les corps ont été retrouvés sont comptabilisés et que le bilan pourrait être beaucoup plus élevé.
Jeudi, les autorités faisaient état de 870 personnes mortes suites aux inondations depuis un mois. Elles craignent le débordement du fleuve Awash, qui passe à 300 Km de la capitale, alors que 13 000 personnes ont déjà été déplacées depuis le début du mois, dans le district de Gondar Sud, dans la région Amhara (nord).
Dépassé, l’Etat appelle à l’aide internationale
« La situation dépasse les moyens de notre région et nous appelons la communauté internationale à nous venir en aide », a déclaré mercredi Shesaraw Shegute, l’administrateur de la région Sud. Menacées par la famine depuis le début de l’année, en raison de la sécheresse qui y sévissait, c’est désormais la pluie qui empêche l’aide alimentaire d’être acheminée vers les régions du sud-ouest et est. « Les routes sont impraticables et d’épais nuages empêchent les hélicoptères de se déplacer », explique ainsi Vincent Lelei, responsable de mission du bureau de l’ONU pour les affaires humanitaires en Ethiopie.
Quant ils peuvent décoller, ils ne sont tout simplement pas assez nombreux. « Nous nous préparons à trouver plus de 1 000 corps rien que sur ce fleuve (Omo). Nous avons besoin d’hélicoptères et de bateaux supplémentaires », explique l’inspecteur Daniel Gezahenge, qui craint une épidémie de choléra en raison des corps en décomposition d’êtres humains mais aussi d’animaux qui flottent dans cet immense parc naturel d’Omo. Les survivants aussi doivent être secourus et le coordinateur de l’aide dans la région regrette de ne disposer que de quatorze bateaux à moteurs et deux hélicoptères, mis à disposition par l’armée, pour évacuer des milliers de personnes prisonnières des eaux.
De juin à septembre, la saison des pluies fragilise régulièrement les hauts plateaux éthiopiens, d’autant plus lorsque les sols asséchés n’ont pas le temps d’absorber la pluie. En plus de la déforestation et de la surexploitation des sols, Paulette Jones, la porte parole du Programme alimentaire mondial (PAM) en Ethiopie, évoque le limon dont les rivières sont remplies pour expliquer leur imcapacité à « absorber autant d’eau qu’auparavant ».