En Ethiopie, le conflit entre le pouvoir central d’Addis Abeba et la région dissidente du Tigré s’est étendu à l’Erythrée voisine, où des tirs de missiles ont été enregistrés. Le prix Nobel de la Paix 2019, Abiy Ahmed, est ainsi en guerre.
L’Ethiopie est en pleine guerre avec plusieurs incertitudes quant aux conséquences. Alors que l’armée fédérale annonce avoir désormais le contrôle d’Alamata, ville située à la pointe sud du Tigré, les populations continuent de fuir pour rejoindre les pays voisins. Ils seraient plus de 25 mille personnes à avoir franchi les frontières de ce pays de la Corne de l’Afrique pour rejoindre le Soudan.
Officiellement, le pouvoir d’Addis-Abeba refuse toujours de négocier. Le Premier ministre Abiy Ahmed a même annoncé que mardi, un hommage national de deux minutes serait rendu à l’armée. Addis-Abeba a annoncé l’envoi d’une cinquantaine d’agents de santé dans les postes militaires du Nord. Ainsi, lauréat du prix Nobel de la paix 2019, pour ses actions ayant conduit à la résolution du conflit entre l’Éthiopie et l’Érythrée, est en guerre.
Les autorités tigréennes sont loin de déposer les armes. Dimanche, son Président, Debretsion Gebremichael, a de nouveau accusé Abiy Ahmed d’être responsable des souffrances du conflit et de la destruction d’infrastructures. Dimanche et ce lundi, les forces tigréennes auraient continué à bombarder l’Érythrée, où plusieurs localités dans le Sud sont touchées par des tirs, dont certains seraient à longue portée. Le pouvoir tigréen accuse ce pays voisin d’être impliqué dans le conflit en laissant Addis-Abeba se servir de ses aéroports pour faire décoller ses avions.
Pour tenter de mettre fin à ce conflit, l’ancien Président nigérian, Olusegun Obasanjo compte mener une mission de médiation en Ethiopie. Dimanche, Kampala a indiqué que le Président ougandais Yoweri Museveni allait entamer lundi une médiation entre le gouvernement éthiopien et les autorités régionales dissidentes du Tigré.