Éthiopie : le Grand barrage de la Renaissance entre en service ce dimanche


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Réservoir Grand Nil
Réservoir Grand Nil

L’Éthiopie s’apprête à entrer dans une nouvelle phase de son histoire, avec la mise en activité du Grand barrage de la Renaissance .

Le Grand barrage de la Renaissance en Éthiopie entrera en service, ce dimanche 20 février. L’information a été confiée, ce samedi, à l’AFP par deux responsables éthiopiens ayant requis l’anonymat, le gouvernement n’ayant pas officiellement communiqué sur la question. « Demain (dimanche), interviendra la première production d’électricité du Grand barrage de la Renaissance », a déclaré le premier avant que le second vienne confirmer l’information.

Source de tensions entre l’Éthiopie et ses voisins égyptien et soudanais depuis son lancement en 2011, le projet est conduit à terme sans que les parties en présence aient véritablement réussi à s’entendre sur tous les contours de l’exploitation du barrage. L’intermédiation de l’Union Africaine n’a pas encore porté les fruits escomptés.
Les négociations étaient en cours et les tensions vives lorsque l’Éthiopie a procédé, en juillet 2020, à la première phase de remplissage de l’infrastructure, et à la deuxième phase, un an plus tard.

En août 2021, le Soudan a quelque peu ramolli sa position, puisque des officiels soudanais et éthiopiens avaient confié à RFI la volonté de la partie soudanaise de profiter de l’énergie électrique qui sera produite à partir du barrage. Il avait été annoncé que le Soudan voulait acheter 1 000 mégawatts à l’Éthiopie pour faire face à son déficit en énergie électrique. Dans ce sens, les négociations étaient très avancées pour la construction, entre les deux pays, d’une ligne à haute tension d’un coût de 550 millions de dollars.

Au total, la construction du barrage aura coûté environ 4 milliards de dollars à l’Éthiopie, qui aura assuré l’essentiel du financement. Il devra produire jusqu’à 5 150 mégawatts et permettra de couvrir les besoins en électricité de près de 110 millions d’Éthiopiens dont la moitié en est actuellement privée. L’Éthiopie pourra, par le même fait, devenir un exportateur de l’énergie électrique.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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