Le Parlement éthiopien a levé, ce mardi, l’état d’urgence décrété depuis novembre par le gouvernement d’Abiy Ahmed. Un signe de plus dans la marche vers la paix dans ce pays où les armes crépitent depuis 15 mois.
Les signes annonciateurs du retour à la paix continuent de se faire voir en Éthiopie. Ce mardi 15 février, le Parlement, à l’initiative du Premier ministre, a voté la levée de l’état d’urgence, trois mois avant son échéance. L’information a été donnée par le ministre des Affaires étrangères via Twitter : « La Chambre des députés d’Éthiopie a approuvé, aujourd’hui, la levée de l’état d’urgence imposé pour six mois ». Le vote a été effectué à la majorité écrasante des députés : sur les 321 présents, seuls 63 ont voté contre et 21 ont choisi de s’abstenir.
C’est le 2 novembre 2021 que le gouvernement éthiopien, à la suite des responsables de la région Amhara qui l’ont fait deux jours plus tôt, a décrété l’état d’urgence sur tout le territoire pour une durée de six mois. En ce moment-là, les troupes du TPLF menaçaient de marcher sur Addis-Abeba, après avoir pris le contrôle de certaines villes clés des régions Afar et Amhara comme Dessie et Kombolcha. Mieux, déjà rallié par l’Armée de libération oromo (OLA), le bras armé du Front de libération oromo (OLF), le TPLF avait, en outre, enregistré à l’époque le soutien de sept autres groupes rebelles. Le pouvoir d’Abiy Ahmed n’avait jamais été aussi proche de la chute. Le Premier ministre qui appelait à la mobilisation générale, depuis des semaines, demande alors à ses compatriotes de faire usage de « n’importe quelle arme (…) pour bloquer le TPLF destructeur, le renverser et l’enterrer », car « mourir pour l’Éthiopie est un devoir pour nous tous ».
Fin novembre, Abiy Ahmed, certainement ragaillardi par les nouvelles acquisitions de l’armée éthiopienne, les drones turcs qui ont fait leurs preuves dans la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, enfile le treillis et descend sur les terrains d’opération, avec toute la communication qu’il faut autour. Un mois plus tard, les troupes du TPLF, qui ne se trouvaient qu’à 200 km d’Addis-Abeba, ont été repoussées jusque dans leur région. Acculé, le TPLF appelle alors à un cessez-le-feu auquel n’a pas répondu le gouvernement éthiopien. Les combats ont donc repris de plus belle, en janvier, dans les régions Afar et Amhara jusqu’aux signes positifs vers un retour de la paix observés ces derniers jours.