Éthiopie : l’armée fédérale bombarde Mekele et fait des morts


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Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien
Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien

La guerre se poursuit en Éthiopie où l’armée fédérale a repris, depuis quelques jours, avec des frappes contre le TPLF. Ce lundi, c’est Mekele, la capitale du Tigré elle-même qui a été visée par des frappes aériennes.

Ce lundi 18 octobre, l’armée éthiopienne a fait une intervention aérienne sur Mekele, la capitale du Tigré. Deux différentes frappes ont touché la capitale. La première a visé, dans la matinée, une cimenterie située dans la périphérie de Mekele, alors que la seconde a ciblé, dans la mi-journée, l’hôtel Planet où avaient l’habitude de se réunir les leaders du TPLF.
L’information, donnée par des sources humanitaires et diplomatiques, a d’abord été formellement démentie par les autorités d’Addis Abeba. « Il n’y a aucune raison ou projet de viser des civils à Mekele, qui fait partie de l’Éthiopie, et où vivent nos propres citoyens. C’est un mensonge total », a confié à l’AFP Legesse Tulu, directeur du service de communication du gouvernement.

De son côté, Getachew Reda, porte-parole du TPLF, a confirmé l’effectivité des frappes à travers des tweets : « La force aérienne de Abiy Ahmed a envoyé son bombardier attaquer des cibles civiles à l’intérieur et à l’extérieur de Mekelle. Le lundi est jour de marché à Mekelle et l’intention n’est que trop palpable. Alors qu’ils perdent lourdement dans ce qu’ils ont qualifié d’offensive finale contre le Tigré, ils continueront évidemment à cibler des civils dans une tentative désespérée de se venger du peuple du Tigré. L’une de leurs cibles était l’hôtel Planet où une dizaine d’agences humanitaires avaient leurs employés ».

Plus tard dans la soirée, l’agence de presse gouvernementale a fini par reconnaître qu’il y a effectivement eu des frappes aériennes sur Mekele. Mais selon elle, ces frappes n’avaient visé que des cibles rebelles, notamment des infrastructures de communication utilisées par le TPLF. Au total, les frappes ont fait trois morts, selon le premier bilan établi par Hayelom Kebede, un responsable de l’hôpital Ayder, principal centre hospitalier de la ville. Il y aurait également de nombreux blessés qui accourent vers l’hôpital.

À la suite de ces frappes, les réactions à l’international ne se sont pas fait attendre. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit « profondément inquiet d’une escalade du conflit », et a invité les belligérants à protéger les civils. De même, il a appelé les différentes parties à un arrêt des affrontements. Même son de cloche du côté des États-Unis. Le porte-parole du département d’État américain a « appelé toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités…, à entrer en négociations sans condition pour un cessez-le-feu stable ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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