Éthiopie : fin du remplissage du grand barrage sur le Nil


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Barrage
Barrage (illustration)

Le quatrième et dernier remplissage du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne vient d’être achevé. Une annonce faite par le Premier ministre, Abiy Ahmed, en personne.

Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a annoncé, ce dimanche, la fin du dernier remplissage du Grand barrage de la Renaissance (Gerd). « C’est avec grand plaisir que j’annonce que le quatrième et dernier remplissage (d’eau) du barrage de la Renaissance a été réalisé avec succès », a indiqué le dirigeant. Faisant allusion aux nombreux problèmes générés par ce projet, depuis son lancement, Abiy Ahmed ajoute : « Il y a eu beaucoup de défis, nous avons souvent été poussés à faire marche arrière. Nous avons eu un défi interne et des pressions extérieures. Nous avons atteint (ce stade) en faisant face avec Dieu ».

Un projet pharaonique source de problèmes entre l’Éthiopie et ses voisins

Lancé en 2011, le projet de construction du barrage a été la base de vives tensions entre l’Éthiopie et ses deux voisins du nord, l’Égypte et le Soudan. Très dépendants du Nil pour leurs besoins en eau, l’Égypte et le Soudan s’étaient vivement élevés contre le projet éthiopien, craignant de voir leur accès aux eaux du fleuve considérablement réduit. De nombreux pourparlers ont déjà eu lieu entre les trois pays, jusqu’au mois d’avril 2021, où les échanges ont été suspendus. Les négociations n’ont repris que le 27 août 2023. Et déjà, l’Éthiopie a procédé à un nouveau remplissage du barrage. Pour l’instant, les autorités des deux pays voisins n’ont pas réagi à l’annonce d’Abiy Ahmed qui persiste et signe : « Je crois que nous terminerons ce que nous avons prévu », a également lancé le dirigeant éthiopien.

D’un coût de 3.5 milliards d’euros, le Gerd est une méga-infrastructure longue de 1.8 kilomètre et haute de 145 mètres, appelée à produire 5 150 mégawatts d’électricité. De quoi alimenter les quelque 120 millions d’Éthiopiens encore privés d’électricité pour leur moitié, et même exporter l’énergie électrique.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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