Titre : Le médiateur algérien tente de ménager à chacun des belligérants une porte de sortie honorable. Sur le terrain les combats continuent.
La reprise des combats entre l’Ethiopie et l’Erythrée contredit les déclarations du Premier ministre Meles Zenawi qui avait déclaré mercredi la guerre terminée à la télévision d’Etat.
Les pourparlers de paix qui se déroulent à Alger, sous les auspices de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) viennent de reprendre après un temps d’arrêt que les deux belligérants ont mis à profit pour renouer avec les actes de guerre.
Au lendemain de la déclaration de M Zenawi, les autorités éthiopiennes ont accusé Asmara d’avoir mené des attaques sur le front central, faisant de sources officielles deux victimes civiles. Dans la nuit, le port érythréen d’Assab, situé dans l’Est du pays, aurait été bombardé par des avions éthiopiens, selon la radio nationale.
Plus de 100 000 tués
Les deux pays en guerre depuis mai 1998 pour un différent frontalier qui a fait sans doute plus de 100 000 victimes, n’ont toujours pas engagé de négociations directes. C’est pourtant ce à quoi veut les amener, le médiateur, Ahmed Ouyahia, ministre de la justice algérien, sans y parvenir pour l’instant.
L’avant garde des troupes éthiopiennes qui ont percé les lignes ennemies le 12 mai campe à une centaine de kilomètres d’Asmara. La diplomatie d’Addis Abeba exige des garanties internationales avant de retirer son armée. La partie adverse pose comme préalable à la fin des combats, le retrait total de l’armée éthiopienne des territoires qu’elle occupe en Erythrée.
Addis Abeba aurait toutefois donné un premier signe de bonne volonté en évacuant Barentu, capitale régionale de l’Ouest du pays. Selon la BBC, les soldats d’Asmara auraient repris possession de la ville prise par l’ennemi deux semaines auparavant.
Pour les deux régimes qui ont engagé leurs populations respectives dans un carnage sans nom, sauver la face est un passage obligé afin de sortir de la crise. Il faudra tout le tact de la diplomatie algérienne pour amener les deux parties à effacer la dette de sang de cette vandette à l’ampleur ahurissante.