Éthiopie : en prélude au dialogue national, le gouvernement gracie plusieurs opposants


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Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed

Des leaders de l’opposition éthiopienne, parmi lesquels des responsables du TPLF, viennent d’être graciés par le Premier ministre, Abiy Ahmed. Un geste qui vise à ouvrir la voie à la paix, selon le gouvernement.

Le gouvernement éthiopien a annoncé, vendredi 7 janvier, la libération de plusieurs opposants, dont des membres du TPLF qui étaient jusque-là en prison. Parmi les amnistiés, il y a Eskinder Nega, journaliste et leader du parti d’opposition Balderas ; Jawar Mohammed, fondateur du média Oromia Media Network, membre du Congrès fédéraliste oromo et ancien soutien d’Abiy Ahmed. Il avait été incarcéré en juillet 2020, à la suite des violences intervenues après l’assassinat du célèbre chanteur oromo, Hachalu Hundessa.

Des responsables du TPLF emprisonnés à l’occasion de la guerre qui oppose, depuis novembre 2020, Addis-Abeba au Tigré ont aussi été mis en liberté. C’est le cas de Sibhat Nega, un des fondateurs du parti tigréen, de Kidusan Nega, d’Abay Woldu, d’Abadi Zemu (ancien ambassadeur d’Éthiopie au Soudan) et de Mulu Gebregziabher. La mise en liberté de ces personnes est intervenue à la suite de l’appel à la « réconciliation nationale » lancé dans la même journée du vendredi par le Premier ministre éthiopien, à l’occasion de la célébration de la fête de Noël orthodoxe.

Le communiqué annonçant l’amnistie précise qu’elle vise à « ouvrir la voie à une solution durable aux problèmes de l’Éthiopie, de façon pacifique et non violente ». Il indique par ailleurs que « la clé d’une unité durable est le dialogue », et que « l’Éthiopie fera tous les sacrifices à cette fin ». Le gouvernement éthiopien a annoncé, il y a quelques jours, son intention d’organiser un dialogue national qui servira de creuset d’expression des mécontentements, tout en précisant que le processus « ne doit pas être confondu avec une préparation à la négociation avec le groupe terroriste du TPLF ».

Ce qui laisse entendre que le parti tigréen considéré comme un groupe terroriste par Addis-Abeba n’est pas attendu à la table des négociations. Cette amnistie accordée aux leaders de l’opposition y compris à des responsables du TPLF signifie-t-elle que le TPLF sera finalement admis au dialogue national ? Le temps nous en dira davantage.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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