Écroués depuis les 25 et 26 avril 2014, 3 journalistes et 2 blogueurs éthiopiens viennent d’être libérés. Ils étaient accusés d’inciter la population à la violence contre le pouvoir en place. Les charges qui pesaient sur eux ont été aussi abandonnées.
Derrière les barreaux depuis leur incarcération les 25 et 26 avril 2014, trois journalistes et deux blogueurs ont été remis en liberté, ce mercredi 8 juillet 2015. Les autorités éthiopiennes les avaient accusés de « travailler avec des organisations étrangères se proclamant activistes des droits de l’Homme et de recevoir des financements pour inciter le public à la violence à travers les médias sociaux ».
Leur interpellation avait suscité des réactions indignées dans les rangs des organisations des droits de l’Homme et des libertés qui militent pour le respect u droit d’accès à l’information et de sa diffusion. Elles avaient dénoncé le caractère répressif des autorités éthiopiennes à l’encontre des journalistes et blogueurs engagés.
Cette remise en liberté intervient à quelques semaines de la visite annoncée du Président américain Barack Obama, attendu en Ethiopie.
L’annonce de la libération des journalistes et blogueurs a été confirmée par une organisation qui plaide pour les médias.
Parmi les journalistes libres figurent Asmamaw Hailegiorgis, Edom Kassaye et Tesfalem Waldyes. Dans les rangs des blogueurs, élargis on retrouve Mahlet Fantahun et Zelalem Kibret. Ils animaient la plateforme du blog Zone9, réputé pour son travail de relai de l’information sur l’actualité du pays sous l’angle très dénonciateur et acerbe. Ce qui n’était pas du goût des autorités éthiopiennes qui ont procédé à leur arrestation et détention jugée arbitraire.
Le CPJ se réjouit
Engagé depuis l’arrestation des journalistes et blogueurs éthiopiens, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a salué cette libération dans un communiqué de presse par le biais de son représentant pour l’Afrique de l’Est, Tom Rhodes. Il a en outre réclamé la libération des autres blogueurs et journalistes qui croupissent encore dans les prisons éthiopiennes.
Pays allié des Occidentaux contre les groupes terroristes dans la corne de l’Afrique, l’Ethiopie ne jouit pas d’une bonne réputation en matière de respect des droits humains et des libertés.
Dans son dernier classement 2015, Reporter Sans Frontière (RSF), classe l’Ethiopie à la 142ème place sur 180 pays en matière de liberté d’expression.