65 Ethiopiens et neuf Chinois ont été tués, mardi matin, dans l’Est de l’Ethiopie, lors d’une attaque revendiquée par le Front national de libération de l’Ogaden. Addis-Abeba, qui a ordonné un renforcement de la sécurité, a accusé l’Erythrée de soutenir les rebelles et promis de poursuivre les meutriers, qui auraient procédé à plusieurs kidnappings.
Par notre envoyée spéciale à Addis-Abeba
La colère est vive dans les hautes sphères éthiopiennes et chinoises après l’attaque qui a endeuillé, mardi, l’Est de l’Ethiopie. Vers cinq heures du matin, heure locale, un groupe de quelque 200 hommes armés a attaqué une filiale de la compagnie China Petroleum & Chemical Corporation installée à Abole, dans l’Etat somali du pays. Les rebelles du Front national de libération de l’Ogaden, qui ont revendiqué l’assaut mardi soir, se sont heurtés à une centaine de soldats chargés d’assurer la protection du site.
L’Erythrée mise en cause
Le bilan est lourd : 65 Ethiopiens et neuf Chinois tués. Le ministère éthiopien de l’Information a ajouté dans une déclaration qu’ils « ont aussi kidnappé des civils chinois et éthiopiens – sept en tout ». L’agence d’information chinoise Xinhua indique pour sa part que « les assaillants ont (…) enlevé 37 ressortissants chinois et plus de 120 employés éthiopiens » après avoir affronté les gardes du site. Quant à l’installation pétrolière, elle est « complètement détruite », assure l’ONLF sur son site.
Le ministère éthiopien de l’Information a condamné ce qu’elle qualifie d’« embuscade de lâcheté » et accuse l’Eythrée d’en être responsable. Il estime en effet que le mouvement indépendantiste, créé en 1984, est « un groupe terroriste qui appartient au front de destruction dirigé par le gouvernement érythréen ». Un gouvernement qui, selon lui, ne supporterait pas de voir son voisin se développer et attirer des investissements directs. Le premier ministre, Meles Zenawi, a ordonné un renforcement militaire dans la région, qui comprend notamment l’envoi d’hélicoptères.
Le silence des Nations Unies décrié
Une nouvelle qui pourrait un peu rassurer la Chine, qui « condamne énergiquement cette atroce attaque armée » et a demandé à l’Ethiopie de prendre des mesures pour assurer la sécurité du personnel et de ses propriétés. Une requête qui permettra peut-être de contrer l’ONLF, qui n’en est pas à sa première agression et avait déjà lancé des menaces contre les investisseurs étrangers par le passé.
L’Ethiopie est en colère contre l’ONLF, contre l’Erythrée et les Nations Unies. « Nous n’avons pas vu les Nations Unies prendre les mesures qu’elle doit concernant son membre, le gouvernement érythréen, qui s’égare. La moindre des choses que l’Onu aurait dû faire pour arrêter ce gouvernement voyou et le punir de ces actions de destruction aurait été de le censurer ». Ne pouvant réparer le mal causé, l’Ethiopie a promis de poursuivre et juger les responsables des tueries.