Quelques jours après sa visite en Éthiopie, le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, dénonce ouvertement des « crimes de guerre » commis par les parties en conflit pendant la guerre du Tigré.
Alors que la guerre battait encore son plein au Tigré, il y a quelques mois, les Etats-Unis dénonçaient déjà des atrocités commises de part et d’autre, par les belligérants. Cela avait d’ailleurs conduit à l’exclusion de l’Éthiopie du programme AGOA. Au cours de sa visite à Addis-Abeba, la semaine dernière, le diplomate américain avait rappelé la nécessité pour l’Éthiopie « d’établir les responsabilités des atrocités perpétrées par toutes les parties durant le conflit (au Tigré) » et de mettre en œuvre « un processus de justice de transition ».
À l’occasion d’une conférence de presse qu’il a tenue à Washington, ce lundi, Anthony Blinken est revenu, avec détails, sur ce que son pays reproche à son allié éthiopien relativement à la guerre au Tigré. Selon lui, l’ « enquête approfondie » menée par son pays sur le conflit a révélé que tous les belligérants se sont rendus coupables de crimes de guerre : « Le conflit dans le Nord de l’Éthiopie a été dévastateur. Des hommes, femmes et enfants ont été tués. Des femmes et des filles ont été sujettes à des formes de violences sexuelles inouïes. Des milliers de personnes ont été déplacées de force. Des communautés entières ont été prises pour cible en raison de leur origine ethnique », a indiqué le chef de la diplomatie américaine.
Sanctionner absolument les criminels
Pour les États-Unis, il n’est pas question de laisser ces crimes impunis. Anthony Blinken persiste et signe : « Nous exhortons les gouvernements d’Éthiopie et d’Érythrée, ainsi que le TPLF (mouvement rebelle du Front de libération du peuple du Tigré, ndlr) à faire rendre des comptes aux responsables de ces atrocités », soutient le diplomate.
Sur la question, la réaction de la partie éthiopienne est très attendue. Elle est d’ailleurs capitale pour une reprise normale des relations entre les deux pays. Quelques heures avant la visite d’Anthony Blinken en Éthiopie, la semaine dernière, Molly Phee, secrétaire d’État américaine adjointe chargée de l’Afrique, faisait observer que les relations entre les deux pays n’étaient pas encore prêtes pour « revenir à la normale ».