Abiy Ahmed a été investi pour un nouveau mandat de cinq ans, ce lundi. Une investiture qui intervient dans un contexte particulier.
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, débute un nouveau mandat de cinq ans, ce jour. En effet, à la suite des élections du 21 juin dernier à l’issue desquelles sa formation politique, le Parti de la prospérité, est sorti largement vainqueur, Abiy Ahmed a été reconduit à son poste de Premier ministre et a prêté serment, ce lundi 4 octobre 2021, devant la présidente de la Cour suprême, Meaza Ashenafi. « Moi, Abiy Ahmed Ali, aujourd’hui devant la Chambre des représentants du peuple, j’accepte d’être nommé Premier ministre, tout comme je m’engage à remplir avec devoir et avec fidélité envers la Constitution la responsabilité qui m’est donnée par le peuple », a déclaré celui qui a succédé à Haile Mariam Dessalegn, depuis avril 2018.
Mais cette investiture laisse un goût d’inachevé puisque les dernières élections qu’Abiy Ahmed voulait utiliser pour légitimer son pouvoir n’ont pas pu se tenir sur tout le territoire, en raison du conflit au Tigré. Mieux, certains partis comme le Front de libération oromo (OLF) et le Congrès fédéraliste oromo (OFC), tous deux de l’opposition et issus de l’Oromia, région d’origine d’Abiy Ahmed, et par ailleurs la plus peuplée de toute l’Éthiopie, avaient boycotté le scrutin, reprochant au gouvernement central l’emprisonnement de quelques-uns de leurs responsables.
C’est seulement la semaine dernière que le scrutin a pu être organisé dans les régions Somali, Harar et la région des Nations, Nationalités et Peuples du Sud. Les résultats seront connus autour du 10 octobre 2021. Mais, les 47 sièges en jeu dans ces trois régions ne devraient pas changer la configuration des forces au Parlement.
Par ailleurs, Abiy Ahmed prête serment dans un contexte de tensions diplomatiques tenant à l’expulsion de sept responsables d’institutions des Nations Unies qui ont dû quitter l’Éthiopie ce dimanche, conformément à l’ultimatum de 72 heures qui leur avait été donné.