Éthiopie : à peine gracié, l’opposant Eskinder Nega appelle à la dissolution du TPLF


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Eskinder Nega
Eskinder Nega

Dans sa lutte contre le TPLF, le régime d’Addis Abeba vient d’avoir un nouveau soutien : l’opposant Eskinder Nega. L’homme qui vient d’être gracié ne veut plus voir le TPLF continuer à exister dans le paysage des partis politiques éthiopiens. Il appelle le gouvernement à dissoudre le parti tigréen.

Eskinder Nega prend farouchement position contre le TPLF et s’aligne sur la position du gouvernement fédéral dans la guerre qui l’oppose aux Tigréens. Libéré depuis vendredi, après avoir été gracié par le Premier ministre éthiopien, l’opposant et leader du parti Balderas a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il s’est violemment attaqué au TPLF.

Pour lui, le gouvernement éthiopien doit dissoudre le parti tigréen et réduire à néant son armée. « Tout d’abord, l’armée du TPLF qui se bat doit être détruite. Cette armée, qui est équipée d’armes lourdes, doit être détruite », soutient Eskinder Nega. Mieux, il ne souhaite pas que le parti tigréen prenne part au dialogue national que le gouvernement est sur le point de lancer. « Si le gouvernement veut négocier avec le groupe qui veut déstabiliser l’Éthiopie, alors il doit respecter l’opinion majoritaire du peuple », martèle l’opposant.

Eskinder Nega avait été incarcéré en juillet 2020 avec d’autres leaders de l’opposition éthiopienne comme Jawar Mohammed, fondateur du média Oromia Media Network et membre du Congrès fédéraliste oromo – lui-même gracié –, après les violentes émeutes qui ont secoué le pays à la suite de l’assassinat de Hachalu Hundessa, tué par balles à Addis-Abeba, le 29 juin 2020. Musicien extrêmement populaire, Hachalu Hundessa passait pour l’un des plus importants représentants des Oromo, groupe sociolinguistique majoritaire de l’Éthiopie et dont est issu le Premier ministre, Abiy Ahmed, lui-même.

Journaliste, Eskinder Nega a connu de longues années de prison sous le règne de l’ancien Premier ministre tigréen, Meles Zenawi, avant d’être une nouvelle fois incarcéré en 2020.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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