La crise financière est devenue le sujet central de la campagne présidentielle américaine. Les deux candidats jouent toutes leurs cartes pour en sortir vainqueur. Le sénateur de l’Illinois semble être bien parti. Sa proposition, soutenue par son adversaire républicain, a été ajoutée au plan de sauvetage de 700 milliards de dollars. Du coup, les derniers sondages tournent en faveur de Barack Obama.
C’est certain, le choix du prochain président des Etats-Unis se jouera en grande partie sur les propositions des candidats pour sortir le pays de la crise financière qui le secoue. Les prétendants à la Maison blanche en sont conscients et veulent saisir l’opportunité.
Le démocrate Barack Obama semble, sur ce terrain, avoir pris une certaine avance sur son adversaire républicain. Lundi soir, alors que le plan de sauvetage de 700 milliards de dollars, proposé par la Maison Blanche, est rejeté par la Chambre des Représentants, le sénateur de l’Illinois intervient rapidement en brandissant une amélioration de ce projet.
Quand Georges Bush propose de racheter les créances et actifs invendables des banques et autres établissements financiers avec l’argent du contribuable. Barack Obama, lui, propose d’augmenter aussi la garantie des dépôts bancaires des particuliers. « Pour adopter ce plan, nous devons faire davantage » a-t-il indiqué. Il propose alors que l’Agence fédérale de la garantie des dépôts bancaires des particuliers (FDIC) relève de 100 000 à 250 000 dollars le plafond de ses garanties. Le FDIC qui fonctionne comme une mutuelle d’assurance aux banques commerciales, a pour rôle d’assurer aux épargnants qu’ils ne perdront pas leur argent.
Les Américains reprochaient, justement, au plan de Georges Bush de favoriser les milieux financiers. Le candidat démocrate a alors joué la carte de la protection des épargnants, en insistant toutefois sur la nécessité d’agir vite. « Etant donné les progrès que nous avons faits, je pense que nous avons peu de chance de réussir si nous recommençons à zéro », a déclaré le candidat démocrate.
McCain adhère à la proposition d’Obama
Alors qu’il était en campagne au Nevada, Barack Obama a justifié sa proposition en affirmant que « la crise financière ne concernait pas uniquement Wall Street mais qu’elle mettait aussi en péril l’épargne des travailleurs et menaçait nombre de petites entreprises incapables de faire face à leurs créances », indique l’AFP.
John McCain, qui n’avait déjà pas le succès sur les questions économiques, a mis du temps pour réagir. Quand il est intervenu, le prétendant républicain à la Maison Blanche a repris à son compte la proposition de Barack Obama, demandant lui aussi de porter le plafond de la garantie des dépôts des particuliers à 250 000 dollars.
Mercredi soir, les sénateurs américains ont finalement adopté à 74 voix contre 25 le plan de sauvetage du système financier de 700 milliards de dollars appelé « Loi sur la stabilisation économique d’urgence de 2008 ». Mais un amendement prévoyant, entre autres, des réductions d’impôts pour la classe moyenne et les entreprises, ainsi qu’un relèvement du plafond de garantie des dépôts bancaires à 250 000 dollars, a été ajouté au texte initial. Pari gagné pour Barack Obama
L’opinion se retourne. Selon un sondage CBS-New York Times daté de ce jeudi, Barack Obama obtiendrait 49% des voix contre 42% pour McCain. Reprenant le New York Times, le quotidien français Libération écrit « Pour la première fois, M. Obama détient une avance statistique significative sur M. McCain depuis que les sondages sont conduits cette année. » A un mois de l’élection, rien n’est encore joué. Cette campagne américaine montre une fois de plus que les rapports de force changent au gré des événements intérieurs ou extérieurs aux Etats-Unis.
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