La mort de l’opposant congolais Guy-Brice Parfait Kolélas a permis de mettre en exergue un nouveau variant du Coronavirus, beaucoup plus virulent que ceux connus à ce jour. Pour quelqu’un qui a battu campagne le jeudi, testé positif le vendredi et qui s’est adressé à ses électeurs le samedi pour périr la nuit de dimanche. Il en faut un virus des plus virulents pour être aussi létale.
L’opposant Guy-Brice Parfait Kolélas n’est plus. Il a été emporté par le Coronavirus, selon les conclusions du rapport médical fait à travers un communiqué. « L’autopsie réalisée le 23 mars 2021 a conclu à une insuffisance cardio-respiratoire due à une pneumopathie diffuse sévère bilatérale compatible avec la constatation médicale congolaise de Covid-19, la contamination au virus SARS-CoV-2 étant confirmée par la virologie moléculaire », a conclu l’enquête ouverte par le Parquet en France.
Il a été révélé qu’après son décollage de Brazzaville pour la France, l’avion médicalisé à bord duquel se trouvaient, outre Guy-Brice Parfait Kolélas, un « médecin sanitaire » et le « médecin de famille » de l’opposant congolais, a fait une première escale au Tchad et une seconde en Algérie. C’est au moment du décollage après la seconde escale que « l’état de santé de Guy-Brice Parfait Kolélas s’est aggravé ».
Selon le Parquet, qui avait ouvert une enquête pour connaître les causes du décès brutal de l’opposant au régime du Président Denis Sassou N’Guesso, les poumons de l’homme de 61 ans « étaient très altérés », précisant que le décès du patient « a été constaté le 22 mars 2021 à 1 heure 40 (0 heure 40 GMT, ndlr) alors que l’avion qui le transportait depuis Brazzaville avait atterri à 1 heures 35, à l’aéroport de Paris-Le Bourget ».
Guy-Brice Parfait Kolélas, testé positif le vendredi, au lendemain d’une rude journée de campagne pour la Présidentielle, a pourtant eu la force de s’adresser à ses partisans leur indiquant qu’il se battait contre la mort. En 24 heures, cet homme est passé de vie à trépas, emporté par un Coronavirus. Lequel variant ? Certainement un nouveau variant : le type congolais, capable d’emporter un homme conscient, pourtant sous assistance respiratoire, en moins de 48 heures.
Qu’en est-il des proches de Guy-Brice Parfait Kolélas ? Notamment sa famille naturelle, mais aussi celle politique, qui était à ses côtés durant ces derniers jours, où les rencontres se sont multipliées compte tenu du moment : l’homme était en pleine campagne électorale lorsqu’il a été testé positif au Covid-19. Où Guy-Brice Parfait Kolélas a-t-il pu contracter ce virus si virulent ? Où sont ses contacts ? Surtout partout où il est passé. Toutes ces régions et villages visités par l’opposant.
Vue la gravité de la situation, le Congo doit être en état d’alerte maximale et même solliciter l’appui de l’Organisation Mondiale de la Santé pour tenter de freiner la propagation de ce variant congolais, visiblement plus virulent et beaucoup plus dangereux que tous les autres virus, notamment le britannique comme le sud-africain, qui eux, laissaient au moins aux patients le temps de passer des jours dans une phase coma-réanimation, avant de succomber.
Tout s’est passé entre la France, d’où est parti l’avion médicalisé devant évacuer l’opposant, et le Congo où Guy-Brice Parfait Kolélas tentait de barrer la route à un Président qui ne se gêne plus, après 36 ans passés à la tête de l’Etat, après avoir perpétré un putsch pour prendre le pouvoir. Cette même France où une enquête a été ouverte, et où les conclusions sur les causes de la maladie ont été données.
Dans la mesure où la France n’a pas condamné la volonté d’une Présidence à vie de Denis Sassou N’Guesso, elle soutient le Président de ce pays d’Afrique Centrale. Tout comme la France soutient un Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire qui a violé la Constitution pour se présenter à un nouveau mandat présidentiel, de même qu’un certain Idriss Déby qui tente un sixième mandat présidentiel. Aujourd’hui, on peut se permettre de prêter n’importe quelle intention à la France.
Surtout qu’une partie de ce feuilleton se joue en France qui semble appuyer les régimes africains champions en contrôle judiciaire, le système classique utilisé en Afrique pour écarter un opposant encombrant. Le Niger et le Sénégal peuvent être cités en exemple. Visiblement, c’est la Françafrique… en marche, loin des intérêts de la République. Et en politique, tous les coups semblent désormais permis : des KO aux coups mortels, en passant par la case justice, comme c’est le cas au Sénégal, où même la prison, comme au Bénin.
Un enseignement est forcément tiré de cette situation franco-congolaise et nécessite qu’un message soit lancé à tous les opposants : prenez le soin de vous faire vacciner contre le Coronavirus avant les élections présidentielles, quitte à voir sa libido grimper, comme c’est le cas au Togo. Mieux vaut une forte libido que de se retrouver porteur du variant congolais, qui peut vous foudroyer moins de 48 heures après avoir été testé positif. Car, il en faut du « culot » pour qu’un opposant « ose mourir » le jour du vote. Dommage que Guy-Brice Parfait Kolélas l’ait fait. A bon entendeur !