En fin d’année dernière, deux mastodontes du e-commerce en Afrique ont cessé d’exister. Le problème : personne n’ose investir dans ce domaine. Les acteurs et experts qui étudient le marché pensent eux que sa segmentation par pays ne permet pas d’établir un chiffre d’affaires suffisant pour survivre.
Racheter des noms de domaines afin de bénéficier de leur visibilité
En septembre dernier la marque en ligne de Prosuma (Yaatoo), un des leaders de la grande distribution en Côte d’Ivoire, et Afrimarket qui bénéficiaient de ventes dans toute l’Afrique de l’Ouest, ont été les dernières victimes de la crise des plateformes de vente en ligne sur la région. Elles se joignent à une longue liste et posent la question : existe-t-il un marché pour celles-ci ?
Normalement, lorsqu’une entreprise décide d’arrêter son activité en ligne, elle finit par ne pas renouveler son nom de domaine. Cela crée des opportunités d’affaires, car certaines d’entre elles bénéficient déjà de trafic Internet. De plus, certains de ces noms de domaines expirés possèdent déjà des backlinks qui attirent eux aussi de la clientèle déjà intéressée par ce type de produits. On retrouve ces opportunités sur une boutique de noms de site. Avant de se lancer dans la vente en ligne, il est grandement suggéré de les visiter afin de bien choisir son nom.
Un manque d’investisseurs
Afrimarket, lorsqu’elle a mis la clé sous la porte, possédait déjà une clientèle composée de plus de 500 000 personnes. Et pourtant, lorsque vint le moment pour l’entreprise de procéder à sa quatrième levée de fonds, les investisseurs n’ont pas été convaincu du maintien de la plateforme en ligne, et ont donc refusés de remettre de l’argent pour lui permettre de survivre.
Dans le cas de Yaatoo, c’est le groupe Prosuma, propriétaire de la marque, qui a décidé d’arrêter l’aventure. Encore une fois, c’est une expérience de plus de trois ans que les dirigeants abandonnaient ainsi, prouvant que la confiance ne règne pas en ce qui a trait au marché de la vente en ligne pour les plateformes africaines.
Il existerait, selon les experts, trop de compétition pour le marché ivoirien. Un des problèmes, c’est que la vente en ligne n’est pas encore aussi populaire en Afrique que sur les autres continents, ce qui réduit de beaucoup le marché disponible par rapport à la population. Du coup, les différents acteurs se sont retrouvés à se partager un marché étroit avec des marges faibles, ce qui ne pouvait durer dans le temps.