Est de la RDC : Amnesty alerte sur l’utilisation des armes explosives


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Drapeau de la République Démocratique du Congo
Drapeau de la République Démocratique du Congo

En RDC, les combats entre les FARDC et les rebelles du M23 provoquent des souffrances inouïes, amplifiées par l’utilisation d’armes explosives dans des zones densément peuplées. Amnesty International alerte sur ces violations du droit international humanitaire et appelle à une mobilisation urgente pour protéger les civils.

Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les combats s’intensifient, laissant derrière eux un sillage de destruction et de souffrance humaine. Amnesty International, dans un rapport publié ce 20 janvier, a mis en lumière un aspect particulièrement alarmant de ce conflit : l’utilisation d’armes explosifs à large rayon d’impact dans des zones densément peuplées. Une pratique qui, selon l’ONG, constitue une violation flagrante du droit international humanitaire.

Des zones civiles transformées en champs de mort

Le rapport détaillé des attaques où des roquettes, des obus et des missiles imprécis ont provoqué la mort de plus de 100 civils entre janvier et juillet 2024. Ces armes, particulièrement destructrices dans des espaces densément peuplés, ont été utilisées par les deux camps en conflit. : les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, soutenues par le Rwanda. Parmi les incidents les plus tragiques figure l’attaque du 3 mai 2024 à Goma, où une roquette a frappé un camp de déplacés, tuant 18 personnes, dont 15 enfants.

Amnesty International pointe du doigt l’utilisation de roquettes non guidées, comme les Grad de 122 mm, par les belligérants. Ces armes, en raison de leur imprécision, représentent un danger immense pour les civils. L’ONG appelle à une prise de conscience urgente et à une cessation immédiate de ces attaques aveugles. « Les parties au conflit doivent respecter le droit international humanitaire en provoquant les attaques disproportionnées », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty.

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Les récits déchirants des survivants

Derrière ces chiffres effrayants se cachent des histoires humaines. John*, père de sept enfants, raconte avec douleur l’attaque qui a blessé sa fille aînée. « L’explosion à tout emporté… des tentes, des vies, notre espoir. » Ces témoignages rappellent la réalité brutale qui vivent des milliers de familles déplacées, entassées dans des camps de fortune et toujours à la merci des bombardements.

Face à l’ampleur des violences, Amnesty International appelle la Cour pénale internationale à enquêter sur ces attaques en tant que crimes de guerre. Elle exhorte également la communauté internationale à agir pour protéger les civils. En 2022, 83 États ont signé une déclaration visant à limiter l’utilisation des armes explosives dans des zones peuplées. Mais en RDC, la réalité sur le terrain montre que beaucoup reste à faire pour traduire ces engagements en actes concrets.

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