Le gouvernement zimbabwéen a décidé de mettre un terme au contrôle des prix de l’essence dans le pays. Une aubaine pour les distributeurs qui en ont immédiatement profité pour multiplier par cinq les prix à la pompe.
Plus de 500% d’inflation. Les prix de l’essence au Zimbabwe sont devenus fous. La spectaculaire hausse constatée mercredi à la pompe intervient au lendemain de la décision du gouvernement de mettre fin au contrôle des prix dans le secteur. Une libéralisation qui permet aujourd’hui aux compagnies privées d’importer directement du carburant.
Fin du monopole d’Etat à l’importation. Le Zimbabwe range ses anciennes prérogatives pour endiguer la crise pétrolière qui mine le pays depuis quatre ans. Une crise qui s’est aggravée, l’année dernière, quand la Libye, qui assurait 70% des besoins nationaux, a décidé de rompre ses relations économiques avec Harare. En ouvrant le secteur aux entreprises privées, les autorités zimbabwéennes espèrent augmenter l’offre nationale de carburant et endiguer le florissant marché noir qui s’est développé avec les pénuries. Les prix au marché noir étaient encore plus élevés que les nouveaux tarifs.
+530% pour le diesel
En passant de 200 à 1 060 dollars zimbabwéens le litre, le diesel enregistre une hausse de 530% tandis que le prix du super est multiplié par 2,6. Il culmine désormais à 1 170 dollars zimbabwéens le litre contre 450 auparavant (+260 %). Le gouvernement avait déjà augmenté les prix de 300% en avril dernier. Une double tarification restera toutefois en vigueur dans le pays. Les ministères et les transports publics bénéficient toujours des anciennes dispositions tarifaires.
En libéralisant le secteur pétrolier, le chef de l’Etat zimbabwéen, Robert Mugabe, opère un virage à 180°. Lui qui avait menacé en décembre dernier de nationaliser la distribution d’essence dans le pays. Une mesure populiste qu’il avait pris soin de faire au cours de la conférence annuelle de son parti (Zanu-PF, Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique). Alors que son économie et ses 400% d’inflation est en train de sombrer corps et âme, Mugabe est obligé de mettre de l’eau dans son vin. Navigant à vue, il ne craint même plus les voltes faces et l’on doit sans doute s’attendre encore à d’autres mesures radicales de sa part.
Lire aussi :
L’essence carbure mal au Zimbabwe