Dans la nuit de mardi, cinq demandeurs d’asile marocains se sont échappés de l’une des salles d’attente de l’aéroport de Madrid-Barajas. Les fugitifs sont passés par un trou dans le plafond. L’un d’entre eux a été arrêté, mais les quatre autres sont toujours en fuite. Ils sont activement recherchés par la police.
Ces demandeurs d’asile ont réussi à atteindre le toit du bâtiment avant de disparaître dans la nature. Une évasion qui a déclenché une vaste opération de recherche. Cet incident met en relief des failles de sécurité, notamment dans les salles d’attente dédiées aux demandeurs d’asile. Les syndicats de police ont dénoncé les « mauvaises conditions » de travail et le manque de mesures de sécurité adéquates. Ils craignent que les fugitifs ne se retrouvent sur les pistes de l’aéroport. Ce qui pourrait mettre ainsi en péril la sécurité des lieux.
Mesures espagnoles face aux évasions d’asile
Le gouvernement espagnol avait déjà instauré des visas de transit pour les ressortissants de certains pays comme le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal et le Kenya, dans le but de prévenir ce genre d’évasion lors des escales à Madrid. Le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a réaffirmé, mardi, qu’il travaillait en étroite collaboration avec le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
L’objet de la collaboration n’est rien d’autre que d’évaluer « individuellement » chaque demande d’asile, notamment celle des Sahraouis. En effet, plus de 70 Sahraouis, d’origine marocaine, attendent, depuis près d’un mois, à l’aéroport de Madrid-Barajas. Ils espèrent obtenir l’asile ou un retour dans leur pays d’origine. Certains ont même entamé une grève de la faim en signe de protestation contre leurs conditions de détention.
Évasion d’Africains dans les aéroports européens
Ce n’est pas la première fois que des demandeurs d’asile africains s’évadent dans des aéroports européens. En 2021, un groupe de migrants marocains avait provoqué une évasion en masse à l’aéroport de Palma de Majorque, après qu’un avion en provenance du Maroc a effectué un atterrissage d’urgence pour raisons médicales. Une vingtaine de passagers avaient profité de cette situation pour s’enfuir, provoquant une chasse à l’homme sur l’île espagnole.
En 2020, à l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, plusieurs migrants originaires d’Afrique de l’Ouest s’étaient également évadés alors qu’ils attendaient leur expulsion vers leur pays d’origine. Ces incidents récurrents révèlent un problème systémique dans la gestion des demandeurs d’asile dans les aéroports européens, notamment en ce qui concerne les conditions de détention et la sécurité.
Surpopulation et insécurité à l’aéroport Barajas de Madrid
Les organisations humanitaires et les syndicats de la police nationale dénoncent, depuis longtemps, les conditions dans lesquelles les demandeurs d’asile sont retenus à l’aéroport de Barajas à Madrid. En janvier dernier, près de 30 demandeurs d’asile d’origine maghrébine s’étaient évadés dans un incident similaire. Ce qui avait d’ailleurs soulevé des inquiétudes sur les « risques pour la sécurité aérienne ».
