Escalade de la violence dans l’Est de la RDC avec la reprise des combats à Kalehe


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Bombardements à Goma
Bombardements à Goma

C’est une véritable escalade de la violence dans l’Est de la République Démocratique du Congo avec la reprise des combats dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. Le M23 est accusé d’avoir violé le cessez-le-feu.

Dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), la situation sécuritaire s’est à nouveau détériorée avec la reprise des combats dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. Les affrontements opposent l’armée congolaise et ses alliés contre les rebelles du M23, soutenus par des forces rwandaises. Les violents affrontements, qui se concentrent autour de la localité de Nyabibwe, marquent une nouvelle escalade du conflit dans cette région de l’Est de la RDC.

Violation du cessez-le-feu par le M23

Le 3 février 2025, le M23 avait annoncé un cessez-le-feu unilatéral dans le but de permettre des actions humanitaires et de faciliter un retour au calme. Cependant, cette trêve n’aura duré que quelques jours, car les autorités congolaises accusent le groupe rebelle d’avoir rompu cet accord. Selon Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, les positions de l’armée congolaise auraient été attaquées dans la zone de Nyabibwe, ce qui constitue une violation directe de l’engagement pris par le M23.

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« Nos positions ont été attaquées », a déclaré Patrick Muyaya, précisant que cette offensive a eu lieu après l’annonce du cessez-le-feu par le M23. Il a exprimé sa consternation face à ce retournement de situation. L’officiel a souligné qu’il ne s’agissait pas seulement d’une violation d’un accord, mais aussi d’un acte qui met en péril les efforts de pacification de la région. En réponse à ces attaques, l’armée congolaise a intensifié ses opérations dans la région pour repousser les forces du M23 et sécuriser les zones stratégiques autour de Nyabibwe.

Les soldats rwandais soupçonnés d’apporter une aide militaire au M23

Les affrontements dans le territoire de Kalehe prennent une dimension internationale, car les autorités congolaises accusent de manière récurrente le Rwanda de soutenir le M23, ce qui attise la tension entre les deux pays voisins. Bien que Kigali nie ces accusations, affirmant que le M23 est un mouvement congolais, de nombreux rapports des Nations unies ont documenté la présence de troupes rwandaises aux côtés des rebelles.

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Les soldats rwandais sont soupçonnés d’apporter une aide militaire directe au M23, en fournissant des renforts et du matériel pour soutenir leur campagne militaire dans l’Est du pays. La présence rwandaise dans ce conflit alimente des spéculations sur les motivations de Kigali, notamment la recherche de contrôle sur les ressources minières de la région du Kivu, réputée pour sa richesse en minerais, notamment le coltan et le cobalt.

Une situation humanitaire catastrophique

La localité de Nyabibwe, ainsi que d’autres régions environnantes, sont désormais le théâtre d’intenses affrontements, entraînant un exode massif de civils fuyant la violence. Face à l’intensification des violences et à la dégradation continue de la situation dans le Sud-Kivu, la communauté internationale appelle à une désescalade immédiate et à un rétablissement du cessez-le-feu. L’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Union africaine (UA) ont exprimé leurs préoccupations concernant la situation sécuritaire en RDC.

L’ONU a déjà déployé des Casques bleus dans la région pour protéger les civils et faciliter l’accès humanitaire. Cependant, leur capacité à mettre fin aux combats est limitée, car les forces rebelles et l’armée congolaise continuent d’être en confrontation directe.

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