Le maire de New York, Eric Adams, fait face à des accusations graves de corruption. Selon le procureur de Manhattan, Adams aurait reçu des pots-de-vin pendant des années. Une affaire qui fragilise considérablement sa position à la tête de la plus grande ville des États-Unis.
L’acte d’inculpation, rendu public par le parquet fédéral de Manhattan, mentionne des faits de fraude électronique, de sollicitation illégale de contributions pour sa campagne électorale auprès de ressortissants étrangers, ainsi que l’acceptation de pots-de-vin. Parmi les principales accusations figure un versement par un responsable turc en échange de faveurs politiques.
Corruption pour favoriser des projets turcs
Selon les documents judiciaires, Adams aurait usé de son influence auprès des pompiers de New York pour accélérer l’ouverture d’un gratte-ciel abritant la mission de la Turquie aux Nations Unies et son consulat général. Ce projet immobilier aurait bénéficié d’un traitement de faveur grâce à l’intervention du maire.
Élu en 2021, Eric Adams est désormais confronté à une crise politique d’envergure. L’ampleur des accusations de corruption contre lui pourrait marquer un tournant dans son mandat. D’autant que cette inculpation a suscité des réactions mitigées au sein de la classe politique de New York. Ce type de scandale n’est pas nouveau et plusieurs personnalités politiques mondiales d’origine africaine ont été impliquées dans des affaires similaires.
Pots-de-vin et personnalités politiques
En effet, Jacob Zuma, ex-Président sud-africain, a été accusé d’avoir accepté des pots-de-vin dans le cadre de ce qui est connu sous le nom de « State Capture », un vaste réseau de corruption impliquant des hommes d’affaires influents et la manipulation des contrats publics en Afrique du Sud. Omar Bongo, l’ancien Président du Gabon, a longtemps été soupçonné d’avoir accepté des pots-de-vin en échange de concessions pétrolières et minières. C’est le cas notamment dans une affaire où des entreprises étrangères cherchaient à obtenir des contrats lucratifs au Gabon, pays riche en ressources.
Au Nigeria, plusieurs hauts responsables, dont certains proches de l’ancien Président Goodluck Jonathan, ont été impliqués dans des scandales de corruption liés à des pots-de-vin dans l’industrie pétrolière. Notamment l’affaire de l’attribution des blocs pétroliers OPL 245, connue sous le nom de scandale « Malabu Oil ». Des précédents qui rappellent l’ampleur de la corruption internationale qui touche des dirigeants politiques de divers pays, notamment en Afrique.