L’épidémie de la grippe A progresse rapidement dans les départements et territoires français d’Outre-mer (DOM-TOM). Alors que la France métropolitaine ne comptait au 18 août que 783 cas, c’est par milliers qu’on estime le nombre de personnes contaminées Outre-mer. Deux décès directement liés au virus A(H1N1) ont été enregistrés en Nouvelle Calédonie, l’un de ces DOM-TOM. Les autorités tentent de rassurer les populations, pendant que le ministère français de la santé va envoyer du matériel médical supplémentaire dans la région
Nouvelle Calédonie : environ 20.000 personnes potentiellement contaminées, soit 8% de la population, selon les autorités locales ; la Polynésie française : de 8.000 à 10.000 cas ; La Réunion : 7800 habitants contaminés, un nombre qui pourrait atteindre les 15000 d’ici la fin de cette semaine, selon les instances sanitaires de l’île. L’épidémie de la grippe A progresse rapidement, dans les départements et territoires français d’Outre-mer (Dom-Tom). Si ces chiffres ne sont que des estimations – la Cellule interrégionale d’épidémie (Cire) a fait état de 186 cas avérés par une analyse -, deux nouveaux décès suscitent une vive inquiétude des autorités sanitaires.
En effet, les trois premiers morts signalés en Nouvelle-Calédonie souffraient d’autres pathologies que la grippe A. Ce n’est pas le cas, pour les deux dernières victimes de l’épidémie, une femme de 46 ans et un homme de 30 ans, qui, selon la Direction de l’action sociale et sanitaire (DASS), ne présentaient aucun facteur de risque connu. Traduction : ils ne souffraient ni de diabète ni d’asthme, ni d’aucune autre maladie. Ils ont été directement tués par la grippe A. L’homme qui était hospitalisé depuis le 14 août « est décédé le 21 août des suites d’une pneumonie causée par la grippe A(H1N1). (…)Le lendemain, une femme âgée de 46 ans a succombé des suites d’une pneumonie causée par la grippe A(H1N1) », a indiqué la DASS, lundi, dans un communiqué. L’arrivée de l’hiver austral dans la région, une saison particulièrement propice à la propagation de la grippe pourrait davantage compliquer la situation.
Ne pas paniquer, selon le gouvernement
Cependant, le gouvernement local de la Nouvelle Calédonie tente de rassurer les populations. A l’en croire, la grippe A n’a pas muté dans une forme plus sévère. « La grippe A est la même, elle n’a pas changé de gravité, elle n’est pas plus morbide qu’avant », a déclaré sur les ondes de Radio Nouvelle Calédonie (RNC), Philippe Dunoyer, membre du gouvernement local en charge de la santé . Il n’y a pas de pénurie de médicaments, et les hôpitaux ne sont pas débordés « même si la situation est un peu tendue », a ajouté Philippe Dunoyer. Conséquence, dans les DOM-TOM, les autorités n’entendent pas changer les mesures déjà prises, pour faire face à l’épidémie de grippe A.
Paris va renforcer le stock des respirateurs et antirétroviraux dans la région
Le gouvernement local de la Polynésie française a même décidé de changer la politique qui consiste à fermer une classe dès lors que trois cas seront suspectés, et de fermer l’école lorsque la moitié de ses classes seront fermées. Sur les antennes de RFO, le ministre polynésien de la santé, Nicolas Bertholon, a déclaré que c’est le contraire qui sera appliqué. Raison selon lui : ne pas bloquer massivement les parents à la maison en même temps que leurs enfants. Car cela aurait un impact négatif sur l’économie, pense-t-il.
Le gouvernement français a laissé entendre de son côté qu’il allait augmenter son niveau de vigilance quant à la situation sanitaire dans les DOM-TOM. La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a annoncé vendredi que son département enverrait en Nouvelle Calédonie, dans les prochains jours, des respirateurs et des antirétroviraux pédiatriques. Elle a ajouté que des médecins et des infirmières de la réserve sanitaire avaient été mobilisés, pour venir en aide au territoire, s’il en faisait la demande.
Lire aussi :
Grippe A : la nouvelle menace qui plane sur l’Afrique