Plusieurs cas de la rougeole ont été recensés dans les hôpitaux de Bangui ces derniers temps. Face à la présence de cette épidémie, le gouvernement n’a pas baissé les bras car il lance une campagne-riposte de vaccination contre la maladie dans toute la ville de Bangui, avec l’appui des partenaires.
(De notre correspondant)
C’est au laboratoire de l’Institut Pasteur de Bangui, que la confirmation de la présence de la rougeole à Bangui a été faite. Selon Yves Sanghamy, spécialiste de la rougeole de l’Unicef à Bangui,
« plusieurs cas de rougeole ont été confirmés par l’Institut Pasteur à Bangui ».
Il n’est nullement saugrenu d’indiquer que la rougeole, cette épidémie occasionnée par un virus, affecte principalement les cellules qui bordent le pharynx et les poumons. Elle entraine beaucoup plus de décès d’enfants dans la tranche d’âge de 5 à 6 mois. Etant donné que cette infection virale est confirmée dans la capitale centrafricaine, alors qu’elle a été signalée dans les villes de l’ouest du pays, il y a une semaine, le gouvernement propose une vigoureuse riposte à son avancée. C’est ainsi qu’une vaste campagne de vaccination a été immédiatement lancée, pour immuniser les enfants vulnérables contre l’infection. La campagne de vaccination en question se déroule, selon un communiqué officiel du ministre centrafricain de la Santé publique, de la population et de lutte contre le sida, du 22 au 26 mai 2013, dans tous les arrondissements de Bangui.
Plusieurs sites seront installés dans les quartiers, en vue de rapprocher les familles de la vaccination. Pour le spécialiste de l’Unicef, au total 124 176 enfants de 6 à 59 mois sont visés par cette campagne et seront supplémentés en vitamine A. D’ores et déjà, le gouvernement a reçu l’appui de plusieurs organisations nationales et internationales en Centrafrique intervenant dans le domaine de la santé, en vue de la réussite de cette campagne. Il s’agit entre autres, de la Croix rouge centrafricaine qui mettra à contribution son large réseau des volontaires préalablement formés sur la maladie et en technique de communication interpersonnelle ; il y a également l’Oms et l’Unicef qui apporteront leur appui à l’organisation de la campagne.
Par ailleurs, étant donné que les centrafricains sont réputés réticents en matière de vaccination. Une vaste campagne de sensibilisation et de communication a été lancée depuis le 18 mai dernier, ceci en boucle dans les médias d’Etat, et les radios de proximité en vue d’une participation massive de la population cible, notamment les enfants de 6 à 59 mois.
La résurgence de la rougeole en Centrafrique était bien évidemment prévisible avec la dégradation de l’environnement socio-sanitaire suite aux événements de la Séléka. Car, M. Sylvain Groulx, chargé de mission de Médecins sans frontière (Msf) à Bangui, a déjà redouté la conséquence de ces événements sur la situation sanitaire dans le pays. Les conditions de vie sont devenues exécrables dominées par une précarité sans précédente, où l’eau potable, la bonne nourriture, les moyens et structures de soin font cruellement défaut.