Épidémie au Kwango : 592 cas et 37 décès en RDC, une co-infection alarmante identifiée


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épidémie
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Depuis quelques semaines, une maladie inconnue fait des ravages dans la province du Kwango, en RDC. Après des investigations approfondies, les autorités provinciales ont levé le voile sur une co-infection complexe, poussant le gouverneur Willy Bitwisila à déclarer officiellement une situation d’épidémie.

La province du Kwango, en République démocratique du Congo (RDC), fait face à une crise sanitaire majeure. Le gouverneur Willy Bitwisila a officiellement déclaré, jeudi 26 décembre 2024, une épidémie dans la zone de santé de Panzi. Cette annonce fait suite à plusieurs semaines d’inquiétude face à une maladie dont l’origine était encore inconnue. Les analyses menées par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) ont permis de confirmer une co-infection impliquant le virus Influenza AH1N1, le rhinovirus humain (HRV), le SARS-CoV-2, et le paludisme, le tout sur fond de malnutrition chronique.

Une situation sanitaire alarmante

Les symptômes relevés chez les patients incluent la fièvre, une toux persistante, des courbatures et douleurs musculaires ainsi qu’un mal de gorge. Des complications graves, telles que l’anémie sévère, des troubles respiratoires et des dérèglements métaboliques, ont été observées, entrainant parfois des décès. Ces facteurs sont aggravés par la malnutrition qui fragilise davantage la population, notamment les enfants et les personnes âgées.

Pour limiter la propagation de la maladie, le gouverneur de la province a appelé les populations à une vigilance accrue et au respect strict des mesures sanitaires déjà mises en place pendant la pandémie de Covid-19 :

  • Hygiène des mains : lavage fréquent avec du savon ou de la cendre.
  • Port du masque : pour réduire les risques de contamination respiratoire.
  • Distanciation physique : maintien d’au moins un mètre entre les personnes.
  • Prévention du paludisme : utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide.
  • Réduction des contacts physiques : éviter les poignées de main.

« Toute personne présentant ces signes et symptômes doit se rendre immédiatement dans une structure de soins la plus proche pour une prise en charge correcte et gratuite », a insisté le gouverneur.

Une réponse multisectorielle pour contrer la crise

Face à cette épidémie complexe, les autorités locales affirment avoir pris des dispositions pour contrôler la situation et freiner la propagation. Par ailleurs, le gouverneur Willy Bitwisila a appelé à renforcer les initiatives communautaires pour lutter contre la malnutrition. À cet effet, il a encouragé l’agriculture et l’élevage comme moyens de promouvoir l’autosuffisance alimentaire.

Cette crise sanitaire met en évidence les multiples vulnérabilités auxquelles la population du Kwango est confrontée. Les efforts conjoints des autorités sanitaires, des organisations humanitaires et de la communauté sont essentiels pour contenir cette épidémie et limiter son impact. Cependant, la mise en œuvre rigoureuse des gestes barrières et l’accès rapide aux soins demeurent les priorités immédiates. Au dernier point présenté le conseil des ministres du vendredi 20 décembre en RDC, il a été évoqué 592 cas de personnes atteintes de la maladie et 37 décès.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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