L’ancien ministre de la Communication du Mali, sous la Présidence d’Ibrahima Boubacar Keïta, Mahamadou Camara a été envoyé en prison. Que lui reprochent les nouvelles autorités maliennes avec à leur tête le colonel Assimi Goïta ?
Il était ministre de la Communication du Président déchu Ibrahim Boubacar Keïta, actuellement derrière les barreaux. Mahamadou Camara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est poursuivi par la justice de son pays dans le cadre de deux affaires, notamment l’achat d’un avion présidentiel et l’attribution de contrats d’équipements militaires.
Le réquisitoire du procureur général de la Cour suprême du Mali a été suivi à la lettre par la chambre d’instruction. Des sources de RFI ont révélé que l’homme politique est poursuivi pour « favoritisme, faux en écriture, usage de faux et complicité d’atteinte aux biens publics par usage de faux », ajoutant qu’il y a « des éléments nouveaux dans le dossier ».
Il ne s’agit pas du premier séjour carcéral de Mahamadou Camara qui, en 2020 déjà, avait passé près d’un mois sous les verrous, dans le cadre de la même affaire de l’avion présidentiel. L’annulation, en avril 2020, de la procédure le concernant, par la Cour d’appel de Bamako, lui avait permis de recouvrer la liberté. Pas pour longtemps, puisqu’il est retourné à la case prison.
Outre la casquette de ministre de la Communication de l’ancien régime Ibrahima Boubacar Keïta, Mahamadou Camara, qui était le directeur de Cabinet du chef de l’Etat, est impliqué dans de brûlants dossiers. Il s’agit notamment de surfacturation au moment de l’acquisition de l’avion présidentiel et de contrats d’achats d’équipements militaires.
D’ailleurs, le Vérificateur général, évoquant le courroux du FMI et la Banque mondiale qui avaient dénoncé de graves irrégularités dans le processus d’acquisition de l’avion présidentiel, pointe des dossiers dépassant le colossal montant de 130 milliards de FCFA. Ce qu’il considère comme de « graves manquements à l’orthodoxie financière et comptable ».
Cette arrestation intervient un peu plus d’un mois après l’interpellation de l’ancien ministre de la Défense du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga, toujours dans le cadre de l’affaire dite de « l’achat de l’avion présidentiel et d’équipements militaires », une semaine après sa sortie alors qu’il parlait de cette affaire comme étant classée sans suite.Ce scandale, qui avait secoué le Mali le 2014, sous la Président de l’ancien chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta, avait vu des ministres mis en cause, dont Soumeylou Boubeye Maïga, alors qu’il était en charge du Département de la Défense au Mali.
A l’époque, l’acquisition, par le régime du Président Ibrahim Boubacar Keïta, d’un avion présidentiel d’un coût approximatif de 20 milliards de FCFA et des contrats d’achat d’équipements militaires pour un montant de plusieurs dizaines de milliards de FCFA, avaient fini de déclencher le tollé dans la pays.