Sékou Diarra est un formateur-encadreur qui a accompagné nombre de talents du football africain dans son académie. Parmi ceux-ci, Nouhou Tolo, la sensation camerounaise de cette 33ème édition de la Coupe d’Afrique. AFRIK.COM est allé à sa rencontre.
Encadreur et promoteur de centre de formation à Douala au Cameroun, Sékou Diarra s’est donné comme mission d’encadrer de jeunes migrants ouest-africains tels que des Maliens, Sénégalais et Guinéens, en plus de quelques Camerounais. Il a mis en place son l’Académie Diarra, dans la capitale économique du Cameroun, Douala, en 2018, après presque 6 ans passés à faire les démarches. L’un des premiers pensionnaires de son académie, Nouhou Tolo, défend les couleurs des Lions Indomptables, à cette phase finale de Coupe d’Afrique des Nations. Kadidia Temé, qui fait partie des joueurs de l’académie, a signé pro au Maroc.
Entretien de notre Envoyé spécial au Cameroun,
Présentez-vous à nos lecteurs et parlez-nous de votre académie ?
Je me nomme Sékou Diarra, je suis originaire du Mali. Je suis un encadreur et un promoteur du centre de football ici à Douala. J’aime le football depuis tout petit, mais je n’ai pas pu devenir footballeur professionnel. Arrivé à Douala, j’ai trouvé beaucoup de jeunes d’origine malienne qui jouaient au football et qui avaient énormément de talent, malheureusement ils étaient écartés parce qu’ils étaient des étrangers. J’ai commencé à réfléchir à ce projet, qui pourrait être bénéfique pour le football malien un jour. J’ai alors commencé à effectuer les démarches, pour pouvoir regrouper petit à petit ces jeunes talents maliens. J’ai aussi trouvé des entraîneurs, puisque je n’avais pas de formation à la base. J’ai commencé moi-même à faire des stages, pour trouver la licence P de la Fédération camerounaise de football.
En tant que Ouest-Africain et étranger au Cameroun, on suppose que cela n’a pas été facile de mettre en place cette structure, surtout côté administratif…
En effet, cela n’a pas été facile au début, mais j’étais déterminé. Dieu merci, aujourd’hui j’ai l’agrément d’affiliation à la Fédération. Nous jouons même dans le championnat des jeunes au Cameroun, chaque année. Notre meilleure performance, pour le moment, est une quatrième place, lors de l’édition 2018. Il faut dire qu’au début, je n’avais regroupé que des jeunes maliens, mais aujourd’hui ils représente environ 80% de l’effectif. Pour le reste, il y a des Camerounais, des Sénégalais et des Guinéens.
Avez-vous des partenariats avec des clubs pour pour des perspectives d’avenir à la fin de la formation au niveau de l’académie ?
Ce sont des partenariats que je cherche maintenant. J’en ai déjà, mais pas encore assez comme je le souhaite. Notre objectif était de pouvoir rencontrer les dirigeants du football malien, afin de proposer les meilleurs talents venant du Cameroun. Nous cherchons à entrer en contact direct avec la Fédération malienne, pour envoyer, chaque année, trois à quatre de nos meilleurs éléments, pour qu’ils aillent tenter leur chance dans les présélections des jeunes. C’est notre objectif. Nous n’avons pas assez de contact avec la FEMAFOOT, à part quand notre joueuse Kadidia Temé avait rejoint la sélection féminine du Mali. Cette dernière évolue actuellement dans la Ligue féminine du Maroc.
A part Kadidia Temé, y a-t-il un footballeur qui est sorti de cette académie pour signer professionnel ?
Bien sûr ! Si vous regardez les matchs du Cameroun, le latéral gauche Nouhou Tolo a été formé ici à l’Académie Diarra. Ensuite, il a rejoint Botafogo, avant d’aller signer aux Seattle Sounders, aux États-Unis. Nous avions un jeune qui vient de finir sa formation dans la célèbre académie des Brasseries du Cameroun à Douala, ou sont passées plusieurs légendes du football camerounais tels que Salomon Olembe, Samuel Eto’o Fils, Rigobert Song ou encore Jérémie Njitap.