Après une campagne catastrophique lors du dernier Afrobasket, les Aigles du Mali ont agréablement surpris les supporters, en réalisant une belle première fenêtre de la qualification pour le Mondial, avec deux victoires et une courte défaite devant le Nigeria (70-72). Le pivot malien qui évolue à Andrézieux-Bouthéon LS (NM1), Drissa Ballo, tente d’expliquer à AFRIK.COM cette contre-performance à l’Afrobasket et les vraies raisons de la cascade d’absences des cadres.
Entretien
Vous revenez de la première fenêtre de qualification pour la Coupe du monde, avec deux victoires et une courte défaite devant le Nigeria (70-72), comment jugez-vous ce bilan à mi-parcours ?
On a fait un très bon tournoi. Primo, ça se voyait qu’on en avait envie et tout le monde voulait se battre pour le Mali. L’envie, c’est déjà 80% du travail et du coup ça se voyait que tout le monde était déterminé et concentré. La balle à bien tourné de notre côté et le jeu était beaucoup plus fluide. Je pense que c’est ce qui a fait qu’on a réalisé un bon tournoi.
Le Mali est complètement passé à côté du dernier Afrobasket, en raison de l’absence de plusieurs de ses cadres. Quelle est l’origine de cette situation ?
C’est vrai que lors du dernier Afrobasket, c’était compliqué, parce qu’il manquait beaucoup de cadres. Mais, il n’y pas eu également de préparation. On a fait le regroupement à une semaine de la compétition. En fait, ce n’était vraiment pas organisé et du coup, on ne savait pas ce qui allait se passer. On nous a appelés à la dernière minute et c’était compliqué. C’est pourquoi beaucoup de cadres ne sont pas venus pour prendre part à cette compétition.
Pourquoi le Mali peine-t-il à regrouper ses meilleurs joueurs en seniors, alors que dans les petites catégories, il domine l’Afrique et bouscule même les meilleurs du monde comme les Etats-Unis ou encore le Canada ?
Oui, c’est vrai qu’au niveau des petites catégories, on arrive à regrouper tous les meilleurs basketteurs du Mali. Au niveau Pro, ce n’est pas facile pour tout le monde de venir durant la saison, surtout pendant des qualif’ comme ça. Il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu. Je sais que pendant la saison, c’est compliqué pour certains de venir en sélection. Pour ce qui est des niveaux junior et cadet, ils font du bon boulot, depuis pas mal de temps. En fait, c’est une génération où les joueurs se connaissent et grandissent ensemble. Ils sont souvent là, tous ensemble, quand il y a des regroupements et je pense que ça compte aussi. Ils se connaissent tous et ils s’entraînent ensemble, ça c’est un vrai plus pour l’équipe.
Que faut-il pour que le Mali puisse véritablement s’offrir son premier titre en senior masculin ?
Je pense qu’on commence à faire des bonnes choses déjà, quand il y a du monde. Pendant la qualification pour le Mondial, on a montré qu’on a du potentiel. Comme on l’a dit, souvent on n’arrive pas à regrouper tous les meilleurs au niveau senior. Franchement, il faut que les gens voient également de leur côté, comment faire et s’organiser en conséquence, s’ils veulent venir jouer pour le Mali. Je suis d’avis que si on répond tous à l’appel, il y a vraiment moyen de faire quelque chose.