Le nord du Cameroun fait face à un afflux de réfugiés à cause du déplacement de populations internes et de l’arrivée de Centrafricains ainsi que de Nigérians qui fuient les zones de combats dans leur pays.
Les conflits en Centrafrique entre les anti-balaka et les séléka et au Nigeria avec la secte islamiste Boko Haram a des répercussions dans toute la sous-région et en particulier au nord du Cameroun. Cette zone doit faire face à des catastrophes naturelles, inondations et sécheresse qui entraînent des déplacements importants de population dans une zone déjà très peuplée avec plus 3 480 000 habitants répartis sur six départements (le Diamaré, le Mayo-Kani, le Logone-Et-Chari, le Mayo-Sava, Mayo-Danay et Mayo-Tsanaga).
Près de 34 000 réfugiés climatiques ou de conflits se sont installés dans des villages tandis que 17 000 personnes stationnent encore à l’entrée du Cameroun. « Les réfugiés qui arrivent font des détours, ça leur prend pour certains trois à quatre mois pour arriver au Cameroun pour échapper aux attaques des milices armées. Donc, les gens restent dans la brousse, sans eau potable, sans nourriture. Certains nous ont dit qu’ils se nourrissaient de racines, d’autres de tubercules de manioc », indique le porte-parole du HCR au Cameroun, Djerassem Bayorem, peut-on lire sur RFI.
Les Nord-Camerounais « subissent » l’afflux de réfugiés
Beaucoup de ces déplacés redoutent de se rendre dans les camps prévus pour leur accueil situés trop près de la frontière avec le Nigeria. Ils craignent pour leur sécurité dans une zone où sévit Boko Haram qui a récemment multiplié les attaques, notamment au Cameroun où le mouvement a installé certaines de ses bases arrières. La semaine dernière, cette secte extrémiste a enlevé trois enfants et a attaqué un commissariat à Nariki, à l’extrême-nord du pays.
Un cadre de l’administration camerounaise que Koaci.com a contacté par téléphone explique la situation sans réellement convaincre : « nous avons appris que certains abandonnent leurs terres, leurs cultures et leurs animaux. Ils ont peur pour leurs vies. Mais nous pensons que ce n’est que pour un moment, parce que lorsque tout va se calmer, tous ceux qui sont partis reviendront ». « Les villageois qui restent sont obligés d’accueillir ou de recevoir les Nigérians qui fuient les attaques de Boko Haram dans leur village. Il y a comme un afflux de réfugiés. Et cette situation peut causer un drame humanitaire sans précédent dans la région. L’insécurité dans les villes est en hausse », indique un autre informateur.