Jamais deux sans trois, dit la règle. Enoch Effah la confirme. Déjà sacré champion du monde de boxe française en 2005 et 2007, le sportif français d’origine ghanéenne a remporté son troisième titre mondial fin octobre en Chauss’Fight, une discipline associée à la fédération de Savate Boxe Française qui se veut professionnelle, plus adaptée au grand public par son esthétisme, ses règles faciles à comprendre et son ouverture aux autres disciplines. Sport + rediffuse le combat ce lundi soir à partir de 23 heures.
Le 24 octobre, le premier championnat du monde de Chauss’Fight se tenait à Marseille. Dans la catégorie poids lourds, Enoch Effah, multiple champion du monde de Savate, affrontait le Suisse Michele Cianelli, champion d’Europe de Full Contact. Devant près de 3 000 spectateurs, le Français a littéralement assommé son adversaire pendant cinq rounds, et ajouté à son palmarès, déjà impressionnant, la première ceinture mondiale de l’histoire du Chauss’Fight. Entretien.
Afrik.com : Après deux titres de champion du monde de la boxe française, vous avez remporté en octobre le premier titre de champion du monde du Chauss’fight. Quelle est la différence entre les deux disciplines et pour quoi êtes-vous passé de l’une à l’autre ?
Enoch Effah : Il n’y a pas de différence significative entre la savate boxe française et le Chauss’fight. On utilise les mêmes armes [poings et pieds, Ndrl] et on appartient à la même fédération. Le Chauss’fight est professionnel, plus accessible aux sportifs des autres disciplines et comporte moins de règles que la boxe française. Par exemple on peut frapper avec le tibia et le pied en Chauss’Fight alors qu’en boxe française on n’a pas le droit d’utiliser le tibia. Je pense que le Chauss’ Fight va se développer de manière plus efficace que la Savate Boxe française au niveau national et international. J’espère grâce à ce titre gagner en reconnaissance. Les gens ont du mal à intégrer qu’il s’agisse d’un évènement historique pour la France et le Ghana. Les médias qui osent en parler ne sont pas encore assez nombreux mais ça va venir car il s’agit d’une discipline qui fait partie du patrimoine français et qui est spectaculaire.
Afrik.com : Vous êtes le premier champion du monde du Chauss’Fight, qu’est ce que cela représente pour vous et quels sont vos projets après ce titre?
Enoch Effah : J’en suis fier. C’est la première ceinture de l’histoire de cette discipline : l’histoire retiendra mon nom. C’est quelque chose que personne ne pourra m’enlever. Cela dit, tout en poursuivant mes entraînements, je continue de développer mes compétences professionnelles. Si la médiatisation porte ses fruits pour me permettre de faire une carrière, ce serait tant mieux. J’aurais été champion de la Californie aux Etats-Unis que le problème ne se poserait pas. Je serai bien assis comme on dit, c’est-à-dire que je vivrai convenablement de mon sport. Mais là, je suis champion du monde et on dirait que c’est rien. Je me retrouve à organiser mes propres conférences de presse. Je continuerai à me battre pour avoir plus de reconnaissance et faire connaître ce sport à travers des galas et des soirées de démonstrations, mais je pense à une reconversion. J’ai reçu des propositions pour apparaître dans des films, pour organiser des rencontres et séminaires de formation, intervenir dans des conférences etc. Je réfléchirai par rapport à tout ça et je choisirai. Je suis titulaire d’un diplôme d’Etat équivalent à un Bac +4 qui me permet d’être le formateur des cadres sportifs de haut niveau. Je prépare actuellement un autre diplôme d’Etat de « directeur de structure ».
Afrik.com : Qui vous sponsorise actuellement ?
Enoch Effah : Je n’ai pas de sponsor officiel. Je suis en contact avec plusieurs entreprises mais elles prennent leur temps. Certaines n’interviennent que sur de grands événements. Je suis invaincu depuis janvier 2004, j’ai été plusieurs fois champions de France et d’Europe, mais je n’ai toujours pas de sponsor officiel c’est bien dommage.
Afrik.com : Vous parlez de propositions pour apparaître dans des films, est ce que le cinéma est quelque chose que vous aimeriez faire ?
Enoch Effah : Oui bien sûr. Quoi qu’il arrive je fais déjà du cinéma. Quand je suis sur un ring je suis un personnage différent de l’Enoch Effah, père de famille.
Afrik.com : Quels sont vos liens avec le Ghana, votre pays d’origine ?
Enoch Effah : J’y suis retourné en juin dernier, c’est un pays que je ne connais pas bien et que je suis en train de découvrir. J’y monte actuellement un projet de développement de structures autonomes. C’est-à-dire des structures qui accueilleront des athlètes pour les former, les entraîner et leur permettre d’évoluer tout en gagnant convenablement leur vies. L’objectif est de permettre aux talents sportifs de rester sur le continent et de permettre au continent d’être plus présents aux grands rendez-vous internationaux. Sur ce projet, je me suis entouré des spécialistes qui connaissent bien l’Afrique, des sportifs comme Ladji Doucouré et des chanteurs comme Singuila. La liste des personnalités va s’étoffer et j’espère que les entreprises vont également nous soutenir dans ce projet.
|Quatre rendez-vous avec Enoch Effa:
Jeudi 27 novembre 2008 à 22h30 sur la chaine Télésud: émission sur l’expatriation des athlètes qui veulent réussir dans leur sport,
Samedi 29 novembre 2008: conférence sur la performance et l’éthique sportive à la mairie Evry (91) à partir de 14 heures
Vendredi 5 décembre 2008: démonstrations au profit du Téléthon à la Halle Carpentier 75013 paris, se renseigner au 01 45 83 44 36,
Samedi 13 décembre 2008: évènement artistico-sportif au Centre d’animation Dunois, 61 rue Dunois 75013 Paris
Pour plus d’infos site : www.nokefa.com|
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