Enfin un guide touristique pour l’Algérie !


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Le Petit Futé vient d’éditer le premier guide touristique sur l’Algérie. Toutes langues confondues, le pays ne disposait, jusque-là, d’aucun ouvrage de ce genre. Jean-Paul Labourdette, directeur des collections, nous explique pourquoi il a choisi cette destination et les dessous d’un travail de fourmi où tout restait à faire.

L’Algérie a désormais son guide de voyage. Le Petit Futé, maison d’édition spécialisée dans le tourisme, vient de publier le premier ouvrage du genre sur le pays. Jean-Paul Labourdette, directeur des collections et co-fondateur des éditions, revient avec simplicité et passion sur la genèse de cette oeuvre pionnière. Elle vient compléter les vingt-cinq destinations africaines déjà disponibles dans un calogue général de plus de 600 titres.

Afrik : Pourquoi avez-vous fait un guide sur l’Algérie ?

Jean-Paul Labourdette :
On observe depuis trois ans un regain d’intérêt pour l’Algérie, après une parenthèse d’une dizaine d’années. Il n’y avait aucun guide disponible sur le pays, et ce quelque soit la langue. Nous voulions combler cette lacune. L’idée n’était pas de faire un guide uniquement sur le Sud algérien, qui est traditionnellement la partie touristique du pays, mais de traiter toute l’Algérie. Même si l’on sait que la côte méditerranéenne n’attire aujourd’hui aucun touriste.

Afrik : Pour qui est fait le guide ?

Jean-Paul Labourdette :
Au delà de la clientèle touristique pour le Sud, il existe beaucoup de personnes qui vont en Algérie pour leur travail. Le guide leur permettra, au cours de leurs longues missions, de découvrir le pays. Il est également destiné à tous ceux qui sont curieux de connaître les richesses que recèle l’Algérie. Il réhabilite la destination et peut suggérer l’idée d’un futur voyage.

Afrik : Quels problèmes avez-vous rencontré dans l’élaboration de ce guide ?

Jean-Paul Labourdette :
Nous avons mis beaucoup de temps pour faire ce guide (2 ans, ndlr) parce qu’il fallait partir de zéro. Il y a peu de documentation locale, donc nous avons dû tout faire nous même, à savoir : tous les plans de villes, tous les répertoires. Il y a eu un très gros travail d’enquête et d’investigation. Il ne s’agissait pas seulement de lister des adresses et des endroits, il fallait aussi et surtout émettre des appréciations sur chaque site pour véritablement guider le lecteur.

Afrik : Combien de personnes ont travaillé sur ce guide ?

Jean-Paul Labourdette :
Nous avions six enquêteurs sur le terrain, plus des personnes travaillant depuis Paris. Mais une seule personne s’est occupé de la rédaction pour garder une unité de ton dans le guide.

Afrik : Combien avez-vous investi en tout pour cet ouvrage ?

Jean-Paul Labourdette :
C’est difficile à dire. Nous investissons en moyenne 30 000 euros pour nos guides, mais celui de l’Algérie a coûté un peu plus cher parce que nous partions de rien.

Afrik : Vous avez travaillé deux ans sur l’ouvrage. Depuis les choses ont dû changer. Le guide ne risque-t-il pas, a priori, de devenir obsolète ?

Jean-Paul Labourdette :
Nous avons un système de réédition. Il s’agit ici de la première édition, les nouvelles versions seront complétées et mises à jour. Ceci grâce notamment au courrier des lecteurs qui font remonter l’information. Nous restons très attentifs à leurs commentaires car ils sont très précieux pour améliorer le guide.

Afrik : L’information que vous offrez dans le guide est-elle vraiment indépendante ?

Jean-Paul Labourdette :
Oui car, encore une fois, nous faisons tout par nos propres moyens. Nous ne voulons pas que ce guide soit celui de l’Office national du tourisme. Nous ne demandons pas l’aide des officiels. Autrement, nous ne pourrions pas avoir une vision complète du pays et nous serions tributaires de ces derniers.

Afrik : Et par rapport aux adresses dont vous parlez dans le guide, il n’y a-t-il pas un risque que vos enquêteurs se fassent influencer d’une manière ou d’une autre ?

Jean-Paul Labourdette :
Nous sommes là pour renseigner les touristes et non pour faire plaisir à tel restaurateur ou tel hôtelier.

Afrik : Quels sont vos objectifs de vente pour ce guide ?

Jean-Paul Labourdette :
Nous avons fait un premier tirage à 12 000 exemplaires. Le démarrage est très satisfaisant. Le guide a été la meilleure vente sur notre stand au Salon mondial du tourisme (11 au 14 mars dernier, ndlr). Et il est notre deuxième meilleure vente à la Fnac (grande enseigne française spécialisée dans la distribution de biens et de produits culturels, ndlr).

Afrik : L’Afrique est-elle un marché porteur ?

Jean-Paul Labourdette :
Nous faisons des guides sur l’Afrique parce que le tourisme sur le continent n’en est qu’à ses débuts. Malgré quelques disparités – le tourisme est plus développé au Maghreb et en Afrique du Sud – cela ne peut aller qu’en progressant. Sous réserve de stabilité politique suffisante.

Afrik : Vous avez un guide sur le Ghana qui est loin d’être une destination touristique prisée par les francophones. Comment choisissez-vous vos destinations ?

Jean-Paul Labourdette :
Nous faisons des destinations « coup de coeur ». Nous marchons à l’affectif. Nous réalisons parfois des guides sans qu’il n’y ait de véritables enjeux économiques. Si on trouve quelqu’un en Centrafrique qui nous sollicite pour faire un ouvrage sur le pays nous le faisons. Pour peu que la personne soit sérieuse et dispose d’une documentation suffisante pour amorcer le travail.

Afrik : Quels sont les guides qui marchent le plus sur l’Afrique ?

Jean-Paul Labourdette :
Les meilleures destinations sont le Mali (sixème édition, ndlr) et l’Afrique du Sud (septième édition, ndlr) qui se vendent chacun à 18 000 exemplaires. A une moindre échelle, le guide sur le Cap Vert marche très bien. A noter que des pays comme le Burkina ou le Cameroun marchent mieux que le Sénégal. Ce qui pourrait paraître paradoxal. Mais au Sénégal, il s’agit tout simplemet d’un tourisme de masse – les personnes n’achètent donc pas de guides – alors qu’au Burkina c’est un tourisme plus individuel, un tourisme d’aventure.

Afrik : Quelles sont vos prochaines destinations africaines ?

Jean-Paul Labourdette :
La Libye et le Togo sont prévues pour l’automne prochain. Et l’Ethiopie dans un an et demi.

 Pour commander le guide Petit Futé Algérie

 Visiter le site du Petit Futé

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