Câble sous-marin coupé : encore 7 jours de perturbations téléphoniques


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Des combinés de téléphone
Des combinés de téléphone

Après la rupture du câble sous-marin reliant Alger à Marseille, seuls 10% des appels téléphoniques vers l’Europe aboutissent. Le bateau Raymond Croze, réquisitionné par France Télécom, devrait arriver sur les lieux de la coupure aujourd’hui pour permettre aux équipes techniques de procéder aux réparations nécessaires. Sept jours à tenir.

À quelque 350 km de la côte française au nord de la Sardaigne, le câble en fibres optiques qui reliait l’Algérie à Marseille faisant office de lien pour le téléphone et la transmission de données (Internet) est coupé depuis samedi dernier. Cette situation a engendré un isolement pur et simple de l’Algérie. La même situation a été vécue par la Tunisie, mais elle a vite fait de basculer ses communications par Palerme en Italie.

La mise en place de cette fibre optique qui remonte à 1992, permettait de faire circuler 4.000 communications téléphoniques en numérique dans les deux sens en plus de 34 mégabits de données pour la liaison Internet. Depuis que ce câble est coupé, 500 communications téléphoniques simultanées sont possibles entre l’Algérie et l’Europe, affirme-t-on au ministère des P et T. Ceci est obtenu par voie analogique, une liaison qui commençait à être délaissée mais qui a été salutaire pour éviter l’isolement total.

L’ère du satellite

Les satellites ont pris le relais pour les communications vers l’Europe du Nord. Mais cette situation qui ne permet de faire acheminer correctement que 10% du trafic téléphonique (1 appel sur 10) vers l’Europe devrait encore durer une autre semaine, selon les estimations des responsables au ministère des P et T. Ce câble, faut-il le rappeler, appartient au consortium « virtuel » MECMA dont l’Algérie est membre et regroupe les opérateurs télécoms du pourtour méditerranéen avec une présidence tournante (la Grèce en assure la présidence actuelle).

France Télécom étant responsable de la partie du câble qui se trouve dans ses eaux territoriales, c’est à cet opérateur que revient la charge de procéder aux réparations nécessaires. À cet effet, l’opérateur français a réquisitionné le bateau Raymond Croze qui devrait arriver aujourd’hui au lieu de la coupure. Le temps pris pour envoyer le bateau était nécessaire pour localiser exactement l’endroit où s’est produite la cassure du câble. Au ministère des P et T, on affirme que la réparation de ce câble et sa mise en service « pourraient prendre facilement sept jours ».

Internet déconnecté

Si pour la téléphonie, il reste quelque 500 circuits analogiques, il en est tout à fait autrement pour l’Internet. Les fournisseurs d’accès à Internet qui ont acquis de la bande passante chez les P et T à coups de 900.000 DA le mois, ont été complètement mis hors service, sauf ceux qui utilisent le système VSAT qui passe par satellite. Ce système coûte toutefois quatre fois plus cher que le câble.

La situation a engendré une hausse des abonnements chez ces derniers depuis dimanche dernier, affirme un provider algérois. La quasi-totalité de ces nouveaux abonnés vient de chez les providers bloqués. Même le trafic Internet a augmenté chez ces derniers de près de 30%. Ceci est dû au fait que certains utilisateurs de l’Internet s’abonnent chez deux providers au minimum pour pouvoir accéder au réseau des réseaux en cas de problème.

Au ministère des P et T, on affirme que le trafic Internet devrait, lui, être dévié par la Tunisie ou le Maroc en fonction des résultats des négociations en cours entre l’administration des P et T et les deux autres opérateurs maghrébins, Maroc Télécom et Tunisie Télécom. Les discussions avec la partie tunisienne sont très avancées. Avec les Marocains, elle devrait reprendre ce jeudi. Ces discussions portent sur 18 mégabits par seconde, la totalité qu’utilise l’Algérie sur les 34 mégas. Les promesses vont vers le rétablissement imminent.

Sécuriser le réseau international

Mohamed Maghlaoui, le ministre des P et T, affirmait dans un entretien publié dernièrement par nos confrères de Liberté que « en novembre 2001, le câble sous-marin Alger-Palma sera prêt. Nous avons un seul câble sous-marin Alger-Marseille. Cela permettra de sécuriser le réseau à l’international. Il sera plus fiable ».

Mais novembre est là, et rien, le câble Alger-Palma n’est pas encore fonctionnel. La partie algérienne se dit « prête ». Ça grince du côté espagnol. Les Espagnols traînent le pas et se montrent très bureaucratiques dans la gestion de ce dossier. L’autorisation de mise en place du câble n’est pas encore prête. Du côté espagnol, on soutient qu’il faut avoir, entre autres, même l’accord des associations des pêcheurs. En Algérie, on réfléchit sérieusement à faire intervenir l’ambassade algérienne à Madrid pour accélérer le projet de la liaison Alger-Palma.

Rappelons que ce câble en fibres optiques est d’une longueur de 312 kilomètres. Le coût total de ce projet s’élève à 16,65 millions d’euros. France Télécom participe à hauteur de 25% et Telefonica mettra 2 millions d’euros. Quant au reste du coût du projet, il sera partagé entre le ministère algérien des P et T et Telecom Italia. Cette liaison comprendra 4 paires de fibres optiques dont initialement deux équipées en WDM (multiplexage en longueur d’onde), associées à un dispositif de sécurisation automatique.

D’une capacité initiale de 2.5 gigabits/seconde pouvant être portée à 160 gigabits/seconde, ce câble permet d’avoir, dans un premier temps, 30 240 circuits téléphoniques de base.

Par Samir Ben

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