Le Tchad et le Soudan qui déclarent très officiellement leurs voeux à l’occasion de la nouvelle année : la chose a de quoi surprendre. Car, arrêtez-moi si je me trompe, ne sont-ils pas des pays musulmans qui, au sortir du ramadan, entament tout juste le dixième mois de l’année 1421 de leur calendrier lunaire ?
Qu’à cela ne tienne. Et peu importe que la notion de troisième millénaire ne veuille rien dire pour le monde musulman, la nouvelle année suggère, pour de nombreux dirigeants africains, un élan humaniste et bienveillant à l’égard de leurs concitoyens… Même les mieux armés.
Ainsi voit-on fleurir ça et là une flopée de discours de paix et d’unité de la part des gouvernements d’un continent depuis trop longtemps à feu et à sang.
Une main tendue vers les rebelles armés pour qu’ils retrouvent la raison, non plus celle du plus fort mais celle d’un fervent civisme. Des appels à la lucidité et à la prise de conscience pour des opposants au régime décidément obtus et passablement belliqueux.
Voeux pieux ?
C’est que ce genre de déclarations de bonne volonté ne mangent vraiment pas beaucoup de pain. Et l’on sait tous ce qu’il advient de nos bonnes résolutions de début d’année. Trop souvent velléitaires, elles ont tôt fait de rester lettres mortes, submergées par un quotidien coupable et trépidant.
Mais même si ces voeux bravent le plus joyeux optimisme, il vaut mieux entendre cela que la célébration d’antagonismes violents et meurtriers. Pour y croire, il suffit de s’en persuader et d’espérer que ces souhaits pacifistes, autrement plus légitimes en Afrique qu’ailleurs, soient suivis par des actes et non par la presse qui n’en finit plus de compter les morts.