Ce vendredi, Constant Mutamba, ministre de la Justice en RDC, a libéré 74 détenus de la prison centrale de Kalemie dans le cadre de son programme de désengorgement des prisons. Une initiative saluée localement, mais qui illustre l’ampleur du défi posé par la surpopulation carcérale.
L’opération de désengorgement des prisons lancée il y a quelques semaines en RDC par Constant Mutamba, ministre de la Justice continue de se déployer. Ce vendredi, à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, le ministre de la Justice a accordé une liberté conditionnelle à 74 détenus, majoritairement incarcérés pour des infractions mineures. Il s’agit surtout de personnes arrêtées pour des infractions mineures. Au-delà de leur remise en liberté, chaque détenu a reçu une somme d’argent pour faciliter sa réinsertion sociale et professionnelle. Un geste salué par la population locale.
Une prison de Kalemie surpeuplée
Si le geste du ministre de la Justice est fort louable, son impact est limité. Construite pour accueillir 300 détenus, la prison centrale de Kalemie en héberge aujourd’hui plus de 800, soit presque trois fois sa capacité maximale. « Nous reconnaissons tous qu’il y a de ces gens-là qui sont dans la prison centrale de Kalemie seulement parce que les procédures judiciaires ne sont pas respectées », regrette le président du mouvement citoyen « Parlement debout sans tabou ».
Cette surpopulation est à la base de toutes sortes de problèmes sanitaires, d’hygiène rendant les conditions de vie dans la maison d’arrêt extrêmement pénibles. L’action du ministre de la Justice devra aller au-delà de ces 74 personnes libérées si l’objectif est d’améliorer effectivement les conditions de vie des détenus non seulement de la prison centrale de Kalemie, mais également ceux des détenus des autres maisons d’arrêt du pays. C’est d’ailleurs pour améliorer au moins les conditions de couchage des prisonniers que le ministre de la Justice a remis un lot de 300 matelas aux pensionnaires de la prison centrale de Kalemie, le jeudi 28 novembre.
Un contexte de hausse de décès dans les prisons congolaises
Ces initiatives interviennent dans un contexte préoccupant. En octobre dernier, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a recensé 41 décès dans les prisons congolaises, dont 39 dans la seule province du Nord-Kivu. Ces chiffres alarmants révèlent les conséquences dramatiques de la surpopulation, de la malnutrition et de l’insuffisance de soins dans le système carcéral congolais.
Des problèmes communs à toutes les prisons congolaises et quotidiennement dénoncés par les organisations des droits humains. Mais, des problèmes qui se posent avec une plus grande acuité dans les régions en conflit comme le Nord-Kivu où règnent depuis plusieurs années des dizaines de groupes armés.