En manque de pétrole


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Les conjonctures internationale et nationale s’additionnent pour provoquer l’une des plus grave pénurie d’essence de ces dernières années au Nigeria. Depuis une semaine, les queues d’automobilistes à la recherche du précieux carburant ne désemplissent pas.

Le Nigeria n’avait pas connu une telle crise depuis la fin du régime militaire du général Sani Abacha. Les pénuries d’essence chez le premier exportateur africain de pétrole (sixième mondial), dans les années 80 et surtout à la fin des années 90, étaient chroniques. Corruption, vétusté des installations pétrolières, trafic à grande échelle… étaient autant de motifs invoqués par le pouvoir d’alors. Aujourd’hui, le Nigeria est devenu un grand importateur de pétrole. Aux causes proprement nationales, vient se greffer une crise mondiale du pétrole qui a déjà touché le Zimbabwe et de nombreux autres pays africains.

 » Ennemis politiques « 

 » Depuis trois ans, nous avons résolu les problèmes de pénuries d’essence et soudainement, parce que nous sommes en campagne électorale, certaines personnes ont pensé qu’elles pourraient nous discréditer par quelques manoeuvres souterraines « , a déclaré le ministre de l’Information nigérian, sans désigner ses  » ennemis politiques « .

En attendant le retour à la normale, le président Olusegun Obasanjo exhorte les citoyens nigérians à faire preuve de compréhension. Sans oublier de les rassurer.  » Il y a assez de carburant. D’ici à la fin de ce week-end, Lagos, Ibadan, Abuja et d’autres villes auront réglé le problème « , a-t-il affirmé jeudi à l’Association des industriels nigérians. Une position en totale opposition avec les professionnels du pétrole.

Crise mondiale

Pour le Nupeng (syndicat des ouvriers du pétrole et du gaz naturel), la situation de pénurie, sans rester aussi catastrophique, risque de perdurer. Quant à l’explication apportée par la NNPC (Union nationale des pétroliers nigérians ndlr), elle tient plus de la conjoncture internationale – menace de guerre en Irak, grèves au Venezuela… – que du complot politique national. Gaius Obaseki, le président de l’organisation, affirme que les importateurs nigérians ne se sont vu livrer que 30% de la quantité de pétrole commandée pour le mois de janvier en raison des destockages massifs réalisés de part le monde. A cela s’ajoute la grève des ouvriers du pétrole, il y a deux semaines, qui a créé un effet de panique et poussé les Nigérians vers les pompes à essence alors que, selon Gaius Obaseki,  » le stock était déjà très bas « .

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