Dans le cadre de son combat qu’elle mène contre le Maroc, «au vu des pratiques à caractère hostile du royaume», l’Algérie a sanctionné l’Espagne qui n’est pourtant pas concernée par ce conflit qui se joue en Afrique du Nord.
Un cas typique de dommages collatéraux. L’Espagne va en effet subir les contrecoups de la tension qui subsiste entre le Maroc et l’Algérie, deux pays voisins en Afrique du Nord. Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a en effet acté la de mettre fin au contrat du Gazoduc Maroc-Europe avec le Maroc. Prise en août dernier, cette décision a pour conséquence immédiate de priver l’Espagne de milliards de mètres-cubes de gaz algérien.
Abdelmadjid Tebboune, en ordonnant au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc passant par le Maroc, «au vu des pratiques à caractère hostile du royaume qui portent atteinte à l’unité nationale», sanctionne indirectement l’Espagne. Et après 25 ans d’exécution, ce contrat, qui a expiré le 31 octobre, a été rompu, du fait de tensions politiques entre l’Algérie et le Maroc.
En voulant sanctionner le Maroc en le privant des quelque 200 millions d’euros versés annuellement au royaume pour le péage du gazoduc, l’Algérie lèse l’Espagne. Alger met fin au transport, pour le compte de la Sonatrach, de 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel, chaque année, vers l’Espagne et le Portugal, en passant par le Maroc, relève le JDD. Une situation qui va impacter l’Espagne, obligée de payer les frais de cette tension en Afrique du Nord.
Toutefois, le Maroc tente de rassurer l’Espagne en évoquant la possibilité d’importer du gaz par le même gazoduc. Dans le même temps, les autorités algériennes ont pris l’engagement de poursuivre l’approvisionnement en gaz vers l’Espagne, via le gazoduc Medgaz, en multipliant notamment les livraisons de gaz naturel liquéfié par méthaniers. Qu’en sera-t-il ? Rien n’est moins sûr. Ce qui est sûr est qu’il s’agit là d’une véritable guerre du gaz entre le Maroc et l’Algérie.
Toutefois, après l’annonce officielle des autorités algériennes de mettre fin au contrat gazoduc, les autorités marocaines ont rassuré que les dispositions nécessaires ont été prises pour assurer la continuité de l’alimentation du pays en électricité, ajoutant que le royaume examine plusieurs pistes pour trouver des solutions durables, à moyen et à long terme.
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