Alors que le retrait de son passeport diplomatique vient d’être décidé par le chef de l’Etat tunisien, l’ancien Président de ce pays d’Afrique du Nord, Moncef Marzouki, a vite réagi. Pour dire quoi ?
L’ancien président de la Transition tunisienne, Moncef Marzouki, dont le passeport diplomatique vient de lui être retiré, sur demande de l’actuel chef d’Etat, Kaïs Saïed, a réagi à cette nouvelle disposition, décidé le jour même. Lors du conseil des ministres du jeudi 14 octobre, le Président Kaïs Saïed a annoncé le retrait du passeport diplomatique de Moncef Marzouki.
« Je ne suis nullement surpris des mesures annoncées par le régime putschiste contre moi », a indiqué l’ancien dirigeant, dans un communiqué publié sur sa page Facebook. « Je ne reconnais ni Kaïs Saïed, en tant que Président légitime de la Tunisie, ni son gouvernement illégitime, qui n’a pas obtenu la confiance du Parlement, qui a été gelé en violation flagrante de la Constitution », a poursuivi M. Marzouki.
Qualifiant de ridicule le fait qu’il soit accusé de trahison par les sympathisants de Kaïs Saeïd, qui « a rompu une promesse de respecter la Constitution », Marzouki enfonce le clou, en comparant la posture du nouveau régime à un retour au régime de Ben Ali. A cette époque, rappelle-t-il, faire face au dictateur était synonyme de trahison.
« J’ai œuvré pour soutenir les forces nationales qui se mobilisent sur le terrain, tout en évitant, en même temps, de trop m’afficher publiquement afin d’échapper à toute interprétation équivoque, ou de donner l’impression, par exemple, que je brigue un retour au pouvoir », a argumenté Moncef Marzouki, qui se présente comme « Citoyen au rang d’ancien président démocrate de la République tunisienne ».
« J’ai multiplié les appels à ne pas intervenir dans les affaires internes de la Tunisie, que ce soit de manière directe ou indirecte, car ce sera un coup dans le dos de la démocratie tunisienne naissante et donc contre l’intérêt du peuple tunisien », a indiqué le dirigeant, visiblement poussé à bout, au point qu’il sorte de ses gongs.
« Depuis le coup d’Etat du 25 juillet, je me suis engagé corps et âme dans la lutte contre le régime putschiste, afin de restaurer la légitimité », estime Moncef Marzouki, fustigeant ce qu’il a qualifié de « dictature grossière naissante en Tunisie ». L’ancien dirigeant de Transition se dit dès lors « non concerné par les décisions émanant de ce régime illégitime ».
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