Alors que la campagne électorale entame sa deuxième semaine, les meetings se succèdent face à une relative indifférence des citoyens algériens.
(De notre correspondant à Alger)
Alors que la campagne électorale entame sa deuxième semaine, les meetings se succèdent face à une relative indifférence des citoyens algériens.
Dans la région de Kabylie, la population y marque son total rejet , désintérêt mais aussi sa désapprobation . Les autres contrées tardent à adhérer, jugeant que « la démagogie et le mensonge constituent la principale essence de cette campagne où les jeux sont faits d’avance ». A Tizi-Ouzou, force est de constater que les repris de justice sont recrutés massivement pour mener une campagne tambour battant en faveur du Président sortant. Ce qui le discrédite encore davantage aux yeux de la population locale qui se focalise sur son incapacité physique et morale à continuer d’exercer ses fonctions de chef d’état. « Personne ne s’intéresse à cette parodie de campagne qui n’a rien de crédible. Le recrutement des dealers et de délinquants pour mener la campagne du Président, malade mais toujours en exercice, met à nu les personnes du système qui ne visent qu’à se maintenir au pouvoir », remarque un étudiant de l’université Mouloud Mammeri de la même ville, sous couvert de l’anonymat.
Les autres candidats manquent cruellement de pédagogie politique et certains versent même dans le non sens. Aucun candidat ne s’est montré porteur d’un projet de société digne de ce nom pour répondre aux aspirations les plus légitimes des citoyens.
Ainsi , Benflis et les autres promettent monts et merveilles à une population qui tardent à retrouver ses repères. Nombreux sont les acteurs qui prônent le boycott massif de cette joute jugée « inutile », pour se démarquer des forces qui veulent faire du pays « une oligarchie ». Dans cette même logique, le mouvement Barakat (ça suffit) né dans le sillage de l’annonce de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika (77 ans) à la Présidentielle du 17 avril, s’active doucement mais sûrement. Ses éléments se basent sur un argumentaire ne souffrant d’aucune équivoque. « Le viol de la constitution » pour asseoir une domination sur un peuple qui n’arrive pas à sortir la tête de l’eau.
« On en a vraiment marre de continuer à vivre dans une situation où le bout du tunnel tarde à apparaître. Depuis bientôt 15 ans, on tourne en rond et rien ne semble changer dans le mode de gouvernance. Corruption, clientélisme et autres astuces maléfiques constituent les armes du système pour se maintenir au pouvoir, faisant fi de la cohésion nationale et de l’intérêt suprême de la population. L’heure est de sortir de la léthargie pour faire valoir nos principes », indique un militant du mouvement Barakat.