Empêché de rendre visite à Salomon Kalonda détenu et malade, Moïse Katumbi sort de ses gonds


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Moïse Katumbi, pendant sa conférence de presse
Moïse Katumbi, pendant sa conférence de presse

Moïse Katumbi ne digère plus le refus à lui opposé, depuis plus de deux mois, de rendre visite à son conseiller politique, Salomon Idi Kalonda. L’homme est détenu depuis le 30 mai 2023 et voit sa santé se détériorer au fil des jours.

Le candidat à la Présidentielle en RDC, Moïse Katumbi, a tenu une conférence de presse, dimanche, pour s’insurger contre le traitement réservé à son conseiller politique, Salomon Idi Kalonda. Depuis son arrestation, son état de santé ne cesse de décliner, à tel point que les autorités pénitentiaires l’ont transféré dans un hôpital de Kinshasa. Pour Moïse Katumbi, la situation de son conseiller est très critique. « C’est quelqu’un qui est entre la vie et la mort. C’est vraiment inhumain, c’est de l’acharnement (…) Il y a eu un rapport médical avec deux médecins. Le président de la République a obligé à ajouter encore 18 médecins. Malgré le rapport de 20 médecins, Salomon [Kalonda] est toujours bloqué. Et il n’y a personne qui puisse le voir », s’insurge le président d’Ensemble pour la République.

Katumbi rappelle au Président Tshisekedi son passé d’opposant

Au-delà de tout, ce qui frustre fondamentalement Moïse Katumbi, c’est le fait qu’on lui interdise de rendre visite à son collaborateur. « Ça fait maintenant deux fois qu’on me refuse de voir mon conseiller politique à l’hôpital ici à Kinshasa. Il y a de cela deux mois et demi, j’avais demandé l’autorisation de le voir, on ne m’a pas autorisé. Je suis encore allé aujourd’hui (hier dimanche, ndlr) », explique-t-il.

Et d’ajouter : « Je me pose la question [de savoir] si le Président Félix [Tshisekedi] était un vrai opposant, s’il a fait vraiment l’opposition. Parce que même à l’époque, lui aussi avait besoin de voir des prisonniers de l’UDPS et d’autres prisonniers politiques, Kabila l’autorisait. On est en train de tuer Salomon [Kalonda] à petit feu, parce qu’il est entre la vie et la mort (…) Moi, je suis comme son grand frère, je suis son président de parti politique, et c’est mon conseiller politique ».

« S’il arrivait quelque chose à Salomon… »

Moïse Katumbi tient d’ores et déjà pour responsable le Président Félix Tshisekedi de tout ce qui pourrait arriver de fâcheux au détenu. Et cela apparaît clairement dans ses propos : « S’il arrivait quelque chose à Salomon [Kalonda], que le Président Tshisekedi ne vienne pas nous dire qu’il n’était pas au courant, parce qu’il est spécialiste en ça ».

Les malheurs de Salomon Kalonda commencent le 30 mai 2023 lorsque les forces de sécurité l’interpellent à l’aéroport de Ndjili. Alors qu’il s’apprêtait à embarquer avec Moïse Katumbi pour Lubumbashi, après un séjour d’un mois à Kinshasa. Entre autres accusations, l’homme se voit reprocher une collaboration avec des responsables du M23 et des officiels rwandais en vue de perpétrer un coup d’État et d’installer au pouvoir un ressortissant katangais.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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