Les Kényans sont dans l’émoi et la consternation, après la découverte du corps sans vie d’Edwin Chiloba. Militant des droits des personnes LGBTQ, son cadavre a été retrouvé dans une malle. Une enquête est ouverte.
Le corps sans vie d’Edwin Chiloba a été retrouvé, il y a deux jours, aux abords de la route, près d’Eldoret. Le mobile du meurtre du designer et mannequin reste pour le moment inconnu. Une enquête a été ouverte, selon un porte-parole de la police kényane.
La Commission kényane des droits humains a, de son côté, dit son indignation, ce vendredi. « Continuer à voir une escalade dans la violence visant les Kényans LGBTQ+ est préoccupant… Tous les jours, les droits des personnes LGBTQ+ sont violés sans vrai conséquence pour les auteurs », est-il écrit dans un communiqué.
La mode pour promouvoir les droits des LGBTQ
Pour sa part, Becky Mududa, directrice des programmes du Forum féministe LGBTQ, exige toute la lumière sur cette affaire. « Nous voulons savoir, en tant que communauté, ce qui est arrivé à Edwin. Pourquoi il a été assassiné et qui a déposé son corps sur les lieux », a-t-elle déclaré. Non sans magnifier le travail « remarquable » qu’abattait la défunte pour parvenir à faire accepter les marginalisés.
Elle a, en effet, fait remarquer qu’Edwin Chiloba faisait passer son message par la mode. Il l’utilisait pour « déconstruire le genre et promouvoir les droits de la communauté marginalisée ». La Commission kényane des droits humains a appelé la police à accélérer l’enquête et sanctionner les coupables.
Au Kenya, pays conservateur à majorité chrétienne, l’homosexualité est très mal vue, comme dans beaucoup de pays africains. De lourdes peines de prison sont infligées aux personnes accusées d’homosexualité. Certains écopent jusqu’à une quinzaine d’années de prison ferme.
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